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Gravenoire, que ses scories rouges et noires font facilement apercevoir, et la belle vallée de Fontanat qui va s’ouvrir dans la Limagne. Celle-ci est toute entière au pied du puy de Dôme, avec ses villes, ses villages, ses coteaux couverts de vignes, et ses belles avenues de noyers. On voit d’un coup d’œil la partie la plus riche de l’Auvergne, et l’on considère en silence toutes ces habitations dispersées, d’où s’élève une fumée vacillante, seul objet mobile d’un si grand tableau. Quelquefois pourtant des nuages traversent le ciel, et leurs ombres errantes parcourent la plaine, cachant successivement le soleil aux lieux qui se trouvent sur leur direction.

Le calme qui règne dans les hautes régions de l’atmosphère est une des choses qui font le plus d’impression sur l’homme, surtout lorsqu’il atteint pour la première fois une élévation à laquelle il n’était pas encore parvenu. Le puy de Dôme, plus qu’une autre montagne, produit cet effet difficile à décrire ; son élévation de 1,100 mètres au-dessus de la Limagne[1] ; sa supériorité sur les cônes qui l’avoisinent, et sa position au milieu de vastes plaines, en font une véritable île dans les airs,

  1. Son élévation au-dessus du niveau de la mer est de 1,468 m.