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DATES. LIEUX DE LA DATE. ADRESSES
des lettres.
SUJETS DES LETTRES
et sources.
jour reprendre les armes, le prince doit être assuré que l’on se tournera de son côté ; mais, pour le moment, tout se dis­pose à la paix. Il ne faut point se laisser prendre aux promesses de Barneveldt, qui dit que cette paix ne sera point faite sans l’intervention de la France ni de l’Angleterre. Le Roi ne peut compter sur l’Angleterre, et il est assuré que les États ne refuseront point leur indépendance, si on veut la leur accorder à quelque prix que ce soit. Ce sera pour eux un avantage à l’acquisition duquel le Roi aura bonne part, mais il lui en reviendra fort peu de profit. Il doit, pour son honneur et sa di­gnité, être recherché par les deux parties contractantes, afin de n’être pas exposé à se voir refusé par l’une d‘elles. Les États n’agissent point envers le Roi comme le méritent les sacrifices qu’il a faits pour eux, et sans lesquels ils seraient dans la servi­tude, au lieu d’être en position de réclamer leur indépendance. S’ils veulent que les secours d’argent leur soient continués, il faut qu’ils fournissent au Roi les moyens de profiter de la paix qu’ils vont faire ; sans quoi S. M. se refuse à faire de nou­veaux sacrifices dont on ne lui tient aucun compte.

Orig. — B. I. Fonds Béthune, Ms. 9006, f° 24. — Cop. Saint-Germain fr. s. 763, 1, f° 263. — Impr. Mémoires pour servir à l’Histoire de France, publiés par MM. Michaud et Poujoulat, 2e série, t. IV, p. 140, col. 1, etc.

1607.
27 août.
 
A M. d’Halincourt 
Recommandation d’assister le résident à Rome du prince d’Orange, envoyé pour quelques affaires relatives aux droits de sa principauté.

Cop.— Arch. de M. le marquis de la Grange.

29 août. Paris. A MM. Jeannin, de Buzanval et de Russy. Satisfaction du Roi en apprenant que les États des Pays-Bas sont résolus à ne pas traiter avec l’Espagne sans sa participation. Il aurait eu beaucoup plus de confiance en eux s’ils avaient toujours agi avec la même franchise. Ils ont cru à tort que le Roi voulait à tout prix les pousser à la guerre, et qu’il y était fortement intéressé ; il n’en est rien, et la preuve c’est qu’il a continué à leur fournir de l’argent pour les mettre en position de traiter de la paix d’une manière avantageuse. S. M. désirerait savoir d’avance dans quels termes ils se proposent de la comprendre dans le traité qui se prépare avec l’Espagne. D’après l’avis de ses négociateurs, le Roi renonce à faire avec les États une ligue offensive, mais il désire en faire une défensive, par laquelle chacune des parties seroit obligée de donner à l’autre certains secours déterminés d’avance, et qui seraient différents, selon que les Provinces-Unies et la France seraient attaquées à la fois, ou que l’un des pays serait attaqué séparément sans