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DE HENRI IV., 873 _ guerre avec le dict roy d'Espagne, qui est une condition qui m’est tres agreable,.et à laquelle je desire surtout que vous les engagies e11- core, si nous resolvons nostre accord, toutesfois d’autant que je suis contraint des à present d’armer tres puissamment, non seulement du coste d’Allemagne, mais aussy en divers autres lieux et endroicts _ de mon Royaume, tant pour lloffensive que pour la deffensive et seurete de mes frontieres, qui avoisinent de toutes parts celles du dict roy d’Espagne 3, il faut que feutre et me constitue des-ceste heure en des despenses aussy grandes que si j’avois la guerre ouverte avec le dict roy d’Espagne ; car de son costé il fait le semblable de toutes parts, à ce conseillé et induict, tant parce qu’il sçait qu’il m’a offense en la retraicte du dict prince de Conde, dont il craint que je me ressente, que pour la jalousie qu’il a conceue de mon alliance - avec le duc de Savoye ; la seule proposition de laquelle l’a jette en une telle apprehension de la guerre en Italie, qu’il arme de ce coste— la aussy puissamment que si la guerre estoit ja commencée ; de sorte _ qu’il menace mes provinces de Provence et de Languedoc} Cela es- tant, je suis oblige de faire le semblable. C’est pourquoy j’ay besoin des à present de toutes mes pieces pour y pourveoir. Neantmoins je suis content,- pour accommoder le roy mon dict frere, de luy faire payer la susdicte partie de deux cens mille escuz en trois ans au lieu de quatre, à raison de deux cens mille livres par an, payables à la lin de chaque annee, pourveu que je n’entre en guerre avec le dict roy d’Espagne. Vous aves ja stipule avec le grand tresorier, dont je _suis content, que vousleur passerés en mon nom telle obligation . qu’il sera necessaire, en vertu du pouvoir que je vous ay donne ; q A mais je desire que la dicte obligation soit faicte à part, et en telle forme a—uthentique neantmoins que vous jagerés avec eux estre la meilleure, affin qu'il n’en soit faict mention dans le susdict traicte que nous vou ons faire, tant affin qu’il n’apparoisse que _j'ay voulu acheter le renouvellement de leur amitié, que pour toutes autres 3 La France confinait alors aux états Pyrénées, mais du côte de la Franche- du roi d’Espagne, non-seulement par les Comté, de la Belgique et de la Flandre. ' LETTRES DE IIENIH IV. 1VIL - IIO '