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LETTRES MISSIVES

' _ promets aussy qu’il en usera de mesme fidelité et correspondance ; de quoy vous prendrés sa parole, car je ne doubte point que les dicts Espagnols n’essayent à luy donner jalousiesde mes armes, comme si j’avois deliberé de nfadvantager sans subject des occasions qui se presenteront, au prejudice de mes dicts alliez et de la paix publique. Mais _i'ay telle creance du bon jugement du dict roy, et telle con- liance en la sincerité et probité de laquelle je procede, que I10l1 ‘ seulement il mesprisera tels artifices, mais cognoistra qu’ils sont par eux employez contre luy autant que contre moy, inventez par eux pour nous diviser et jetteren ombrage de defliance pour afloiblir _ nos armes et priver nos confederez des ellects de nostre commune assistance en la dellense de leur juste cause. A quoy nous remedie- . rons comme nous devons, si nous renouvellons sur ces occasions nos anciens traictez, et si nous concluons et nous arrestonsavec cela la ligue deflensive qui a esté proposée, et que j’ay eu un singulier plaisir d’apprendre, par vos dictes lettres et par ce que vostre secretaire m’en a rapporté, estre par le dict roy et ses ministres approuvée et desirée comme elle l’est de moy. Tellement que vous me ferés ser- vice tres agreable et utile d’en poursuivre et advancer la conclusion autant que vous le pourrés faire avec dignité. Mais comme je recognois bien que l’article qui concerne le paye- ment et remboursement de leurs prétendues debtes estant accordé, facilitera grandement le reste, je m’estois laissé aller à consentir de leur faire payer deux cens mille escuz pour toutes leurs pretentions, aux conditions et termes que je vous ay escripts ; de laquelle somme i vous m'apprenés par vos dictes lettres que vous estimés qu’ils se con- - tenteront, pourveu seulement que jerestreigne et reduise en deux années le dict payement, au lieu de quatre, portées par le comman- dement que je vous ay faict. Cest cbose à laquelle je nfaccomode- rois volontiers, tant je desire leur oster tout subject de plainte, et _ aussy leur faire cognoistre l’estime que je fais de— l`_amitié du dict roy, si la commodité de mes allaires-le permettoit. Car encores qu’ils con- sentent que je ne sois tenu d’acquitter la dicte partie, en cas- de