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V DE HENRI IV. 87] assisté de la justice divine, la vanité et iniquité de leurs esperances et propositions. Je feray donc estat qu’estant ma cause si juste qu’elle est, s’il faut que j’en vienne aux armes, le roy mon dict frere me fera cognoistre, ' _ Q par effects dignesde nostre ancienne amitié non jamais interrom- pue, la difference qu’iI faict de la sincerité avec laquelle j’ay tous- jours vecu. avec luy, à la faintise et dissimulation de celle du dict A roy d’Espagne ; luy disant comme je prepare toutes choses neces- saires pour avoir de quoy executer .la resolution que je seray con- seillé de prendre en ces affaires ; à quoy neantmoins je ne m’enga- geray inconsiderement et par précipitation, et non toutesfois pour autre respect et consideration que pour neïvouloir estre, si je puis _. l’eviter, auteur de la rupture de la tranquillité publique, que par — une insuportable violation et contraincte qui soit manifeste à tous. ’ Le Pape, comme prince prudent et equitable, n’a voulu _iusqu’à ‘ present engager son nom et sa- puissance en lailigue que la maison d’Austriche poursuict en Allemagne et ailleurs, sous le pretexte de s’opposer aux heretiques, jacoit qu'il en soit fort sollicité par l’En1- — pereur et le roy d’Espagne, parceque je luy ay faict demonstrer et i toucher, au doigt que ceste practique et poursuicte ont bien un autre but que celuy de lai gloire. de Dieu et de la conservation de nostre religion ; et aussy parce qu’il a voulu conserver le nom et les fonc- i tions_ de pere commun envers les parties, sans se partialiser pour _ l’une plus que pour l’autre, afhn de pouvoir estre propre et capable de moyenner un bon accord entre nous. Ensuite de quoy il va tous ~ les jours employer par ses nonces de toute part ses remonstrances et l’auctorité de ses conseils pour moderernos a igr_eurs, et les com- . poser par un accord amiable. Mais asseurés le roy mon dict frere que ny luy ny aultres ne tireront de moy pour ce regard- aucun consente- ment prejudiciable ames alliez, ny hors des termes de l’equité dont la dicte maison d’Austriche puisse estre advantagée, au dommage de nos dicts confederez, interessez en la dicte succession de Cleves, ny sans en conferer premierement avec le roy mon dict frere. Je me