ont-ils à la mesme heure embrassé le subject de la succession dc «
Cleves, pour adjouster a leur empire, a tort ou à droict, ceste piece
qu’ils cognoissent estre de grande importance pour leur faciliter et
applanir le chemin de la reduction des dictes Provinces-Unies en leur
puissance, et, ensuite de cela, de toute la Germanie. Ils ont deliberé
auss de er etuer en leur famille la couronne romaine, et mesmes
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de la faire tomber sur la teste propre du dict roy d'Espagne, comme
au prince de la maison qui, pour estre plus puissant que les aultres,
peut, avec le temps, reduire tout l’Empire en une entiere servitude.
Et comme ils ont recogneu qu’ils seroient encore traversez par moy
. et par le roy mon dict frere en ce dessein (de quoy je me suis de-
claré ouvertement, _c’est auss ce ui a animé le dict ro d’Es a ne
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contre moy et l’a meu d’embrasse1 l’occasion de la desobeissance et
felonie du dict prince de Condé, si chaudement et si publiquement
qu’1l a faictü, pour sien prevaloir contre moy. Cela estant, J ay estimé ‘
avoir assez justifié mes actions et mes armes, quoy que je veuille
doresnavant faire entreprendre, tant contre le dict roy d’Espagne que
contre tout aultre, pour la seureté de ma couronne et succession, et
pour obvier aux injustes desseings et à la mauvaise foy et volonté du
dict roy et de ses partisans, et non attendre que le temps et les oc-
casions les favorisent davantage, comme je sçay qu’ils esperent et
projettent sur des fondemens que Dieune permettra, s’il luy plaist,
_ avoir lieu, que je ne leur aye auparavant faict recognoistre et sentir,
“ A la lettre par laquelle le prince de avés rcceu, pour estre l'effect de la qualité .
Condé demandait asile au roi d’Espagne qu’il est, Et parce que le comte Agnover,
en lui exposant que le soin de son hom de mon conseil de guerre, par les mains
neur l’avait oblige à sortir de France, duquel recevrés ceste lettre, vous dira le
Philippe III avait fait cette réponse : surplus en particulier, ce me sera grand
¤ A mon cousin le prince de Condé. contentement que vous luy donniés en-
' « Mon cousin, Lorsque j’ay receu vostre tim ; créance. A tant, mon cousin, Dieu
lettre, avois entendu par aultre voye l’0c- vous ayt en sa saincle et digne garde.
casion de vostre retraitte au Pays-Bas Donne à Madrid, ce xxvf de janvier 1610.
avec la princesse vostre femme, m’ayant i ÀPHILIPPE.
fort depleu du soucy et inquietude qu’en meuuss mx.¤<m r.»
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LETTRES MISSIVES