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DE HENRI IV. U 865 culier de nos royaumes, et mesmes l’honneur de nos personnes ; ce que vous luy representerés de ma part, aux termes que vous jugerés _ plus convenables pour mieux exprimer la satisfaction que j’en_ay. Vous luy dires, ensuite de cela, qu’il est tout besoin—qu’il face ` aclvancer la levée et envoy des gens de guerre desquels il entend se- ‘ courir les heritiers de la succession de Cleves et de Juliers ; et ce, à causede la diligence que font les imperialistes d’asse1nbler leurs forces, desquelles il est à craindre que les autres soyent prevenus ; d’autant plus que je ne vois pas que les electeurs et princes alle- mands, confederez en faveur des dicts heritiers, y apportent de leur costé la chaleur et diligence requise pour s’opposer aux autres, du , moins si les advis que j’ay de delà sont certains. Car c’est tout à des— i ' couvert querle roy d’Espagne assiste le party contrairefqui est aussy - seconde, mais sous main et plus secrettement, par les archiducs de Flandres. Pour moy, j’ay’resolu de m’y porter toutuentier et ouverte- ment, puisque la cause de laquelle nous entreprenons la delfense est ` A trop juste pour en user autrement ; joinct que je n’y suis poulsé d’au- cune convoitise indigne d'un prince qui est droicturier et n’a îlesseing de s’dvantager du bien d’autruy. Une grande partie de mes forces arrivera en ma frontiere de Champagne dedans le xv° ou xx° du mois prochain. Mais d'autant que pour passer aux pays contentieux il faudra entrer en quelque endroit de ceux des archiducs de Flandres, et à _la vue d’aucunes de leurs forteresses, dont ils ont ja renforcé les gardes, il sera necessaire que _i’attende à faire partir et advancer i mes dictes forces, jusqu’à ce qu’elles soyent ensemble, aflin de . marcher plus seurement. C’est pourquoy les/dicts princes n’en seront _ secourus si tost que je desirerois et qu’il seroit requis pour le bien de ces estats ; car ils sont en un pays où il y a si peu de forteresses, qu'il sera diflicile aux princes possedans de maintenir leurs posses- ‘ sions, s’ils sont contraincts de quitter la campagne et de se resouldre à la delI’ensive..C’est pourquoy j’ay’de nagueres faict une recharge à leurs susdicts confederez pour les admonester d’y pourveoir, comme ceux qui le peuvent 'faire plus commodement que les autres ; car les ' LETTRES DE HENRI IV —VIL 109