Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/881

Cette page n’a pas encore été corrigée
86li
LETTRES MISSIVES


comme de vostre devoir en la charge que je vous ay commise, dont il je n’ay jamais doubté ; et, aprés avoir bien considere les particularitez du dict advis et ce qui s’en peut ensuivre, j’ay jugé estre de mon dict service de faire promptement arrester et faire prisonnier _ce Bo- ` cosse, qui a voulu suborner le porteur de vos dictes lettres, pour l’employer avec luy en une trahison, etaprés le faire chastier par justice, sans davantage le laisser vaquer ny engager en ce faict ; tant pour rompre ce desseing, et le faire servir d’exemple aux aultres, que pour empesoher qu’il n’en arrive pis. Au moyen de quoy, vous don- nerés ordre que mon intention soit executée, et veillerés plus que jamais a la garde de vostre place, et sur tout ce qui se passera par delà, à cause des soupçons que nos voisins du costé d’Espagne me donnent juste occasion d’avoir de leurs volontez à Yentretenement de la paix. Et quand il viendra quelque chose à vostre cognoissance que vous jugerés [meriter] d’estre sceu de moy, vous Tescrirés par la voye ordinaire de la poste au dict s' de Boquelaure`, pour le me faire sca- voir. Je prie Dieu, Mons' le baron de Poyanne, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le XIXe jour de mars 1610. _ HENRY. i nnurinr. / ' 1610. — 20 mns. Imprimé. — Ambassades de M. de la Bodcrie en Angleterre, t. V, p. 228. i ' A M. DE LA BODEBIE. i Mons" de la Boderie, Vostre secretaire arriva a Fontainebleau, où j’estois, le 1Xc de ce mois, avec vostre depesche du vj°, par laquelle V j’ay sceu les amiables et sages responses Faictes par le roy mon bon frere à toutes vos propositions. Elles rendent tesmoignage de sa pru- dence et bon jugement en toutes choses, non moins que de la con- tinuation et constance de son afiection fraternelle en mon endroict ; ` dont j’ay receu un singulier contentement pour toutes sortes de con- siderations qui regardent le bien de la Chrestienté, comme le parti-