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846 LETTRES, MISSIVES ` propos que cela vienne à la cognoissance des ministres d’Espagne. Il faut, s’il est possible, qu’ils croyent que nos resolutions ont bien passé plus avant, au désavantage de ceux de la maison d’Austriche. Il seroit à craindre aussy, en informant le roy de la Grande—Bretagne du fond i des affaires, qu’il ne le decouvrist aux autres, suivant le privilege de sa nation. Vous en userés donc avec discretion. Les dicts electeurs et princes unys deputeront et enverront bientost vers le roy de la Grande—Bretagne, tant pour luy faire sçavoir ce qu’ils ont deliberé en la dicte diete, que pour le convier et semondre d’en- A trer en la dicte union et l’l1onorer de son association ; et comme ils i m’ont mande estre en ceste volonté, je lesy ay confortei, de façon que j’espere que leroy mon dict frere en demeurera content. Aprés = i b cela il faudra adviser et resoudre s’ils devront communiquer et tenir une autre diete pour mieux conclure les affaires. Mais si vous 00- gnoissés que le dict roy et les siens soyent pour se scandaliser et offenser de quoy nous avons poulsé les choses si avant, sans leur en descouvrir que ce que vous jugerés estre bon qu’ils en seachent, il faudra leur dire que l'on a reservé à traicter et arrester les principaux articles de la ligue et societé generale que nous pretendons faire, à la dicte premiere diete, en laquelle ses ambassadeurs pourront se trouver, comme feront encore les miens, lesquels attendront cependant en Allemagne ceste commodité, et visiteront les electeurs ecclesiastiques pour essayer de leur lever fopinion qu’ils monstrent avoir conceue que l'union des autres à la guerre de Cleves doit tourner à leur pre- judice et à celuy de la religion catholique ; de quoy j’oll`1 iray me . rendre pleige et caution en leur endroit. Vous serés adverty de ce qui en succedera, comme je desire l’estre par vous journellement de tout ce que vous negotierés et advancerés par delà. Tattends dans le mois prochain les deputez des Estats des Pro- vinces-Unies, par lesquels _i’espere scavoir ce qu’ils feront en ces occa- _ sions ; et comme ils doivent en mesme temps envoyer par delà., _j’auray a plaisir aussy de sçavoir ce qu’ils y traicteront ; par tant vous y aurés — l’œil pour 1n’en advertir soigneusement. Je prie Dieu, Mons' de la