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DE HENRI IV. 829 ouvertures qui en ont este cy-devant faictes n’ont eu d’autre but que de m’amuser, .et leur donner loisir de se rendre plus puissans pour \ entreprendre et ellectuer avec le temps l'invasion des dicts pays. ‘ Pour cest ellect je suis content que le prince de Conde passe à Rome, pourveu que Sa Sainctete soit asseuree que ce soit en inten- tion de bien recevoir ses remonstrances et conseils paternels, pour , recognoistre sa faulte et venir reprendre la place de son debvoir pres, de moy, et en cas qu’il neëveuille se soubsmettre à un party qui luy ` est aussy `utile qu’bonorable, luy tesmoigner de parolle et ellect ' combien Elle est desplaisante de sa dureté et rébellion, le faire sortir de ses Estats et luy en deflendre cy-apres Yentree, allin que chacun cognoisse encores plus clairement la gravité de son erreur et le juste ' subject que j’ay de me ressentir de ceux qui le favorisent en iceluy. Et, pour vous dire vray, il s’est monstre jusqu’à present sirevesche a tout ce qui luy a este represente pour ce regard, tant de ma part que par ses parens et amys, que jay peu doccasion dieu bien esperer, comme pareillement de l’aI’l`ection des Espagnolz en cest endroict, ' pour s’estre engagez avec luy de tant de faveurs et demonstrations de ‘ bonne volonté, que je ne puis croire qu’ils luy laissent prendre un conseil si salutaire, bien que, par remords de conscience de son bon- neur et_debvoir, `— il fist paroistre y estre porte. Mais en somnèe, s’il va à Home, vous ne le devés visiter ny luy faire aucune demonstra- tion de courtoisie, s’il ne vous va voir le premier. En ce cas vous luy pouves rendre la pareille et luy parler de sa faulte comme vous sgaves qu’elle `merite, pour la luy faire ressentir. J, Quant au diflerend de Cleves, le nonce m’en a parle, presente un bref auquel je fais response, et prie derecbef que j’ayde à ce qu’il soit compose par doulceur, et que la religion catholique ny l’aucto- rite de l’Empereur reçoiventaucun desadvantage. Je ne fuyray jamais — __ les occasions de terminer ceste querelle par voye amiable, et n’y - demande autre chose sinon que de leurs intentions aussy bien que de la deliberation du dict prince, et pouvoir aussyjprendre une deli- beration telle qu’il convient en ce faict à. ma dignité et reputation.