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LETTRES MISSIVES

- com1ne je me promettois tousjours que le soin de son honneur et de sa maison modereroient, avec l'aage, son ardeur impatiente, je tem- porisois aussy avec luy et supportois doulcement tels delfaults. Telle- ment que la derniere fois qu’il vint icy, je le traictay fort Favorable- ment ; aussy promit-il à la Royne, ma femme, qu’il viendroit nous voir aprés qulelle seroit accouchée. Mais, au lieu de ce faire, diman- — che dernier XXIXB du mois passé, il partit de sa maison de Muret, qui 'est à dix lieues par deçà la ville de Soissons, accompagné de sa femme, suivie de dixl femmes et de sept ou huict chevaux, prit le chemin des Pays—Bas, sans m’en avoir adverty ny donné congé, che- mina toute la nuict en elfroy et discorde, de façon qu’il arriva à Lan- drecy le lendemain à sept heures du matin, par un tres mauvais temps et pires chemins. Il trouva la ville fermée, logea aux fauxbourgs et entra en ville sur les dix heures du matin. Je fus adverty, le soir du dimanche susdict qu’il partit, de son de- part et dessein ; de quoy je fus a bon droict aussy scandalisé que in- di né. A la` mesme heure, `e de escha a rés lu, ar un costé J 7 l,€X€l`1]PlL de mes gardes nommé la Chaussée, suivy d’un des archers d'icelle, et par l’aultre, le chevalier du guet de ceste ville?, pour, s'ils ' Les trois copies du temps, sur les- écrit de la propre main de Vire, y, nous li- quelles nous avons pu transcrire et colla sons, à l'endroit du récit au le prince tionner cette lettre, sont d’accord sur ce laissa le carrosse pour les chevaux cle main mot dix. Mais il faut sans doute lire deux, qui suivaient : all lit mettre en crouppe car il résulte des relations les plus authen les femmes, qui cstoicnt ¢leu.œ avec la prin- ptîques que le prince rfemmena que deux casse, afin de tirer pays plus expeditive- des femmes de la princesse. Nous lisons ment. n _ dans la relation du cardinal Bentivoglio z ’ L’ordre donné au 'chevalier du guet « Si pose egli con la mogliee due sole donne nous est parvenu en original. Il est ainsi « in una carozza tirata da otto cavalli, e fat- conçu : « De par le Roy 1 Sa Majesté es- .¤ tosi seguitar da alcune chince e da tre o tant `advertye que monsieur le prince de ewquatro servitori suoi più lidati, s'inca- Condé, desobeyssant au commandeimsnt « mino improvisamente verso la frontiera que Sa Majesté luy avoit faict, est party de « di Fiandra. ¤Bien plus, dans le récit d’un sa maison de Muret pour se retirer au _tén1oin oculaire, Claude Enocb Virey, se- Pays-Bas, a commandé au chevalier du crétaire du prince, et l’un des compagnons guet de sa bonne ville de Paris, porteur de sa fuite, récit qui nous a été conservé de la presente, d'aller aprés pour le faire /