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mettre que l'apprehension que vous avés qulils entreprennent en vos quartiers se trouvera vaine, pour le moins le crois je ainsy, veu que, comme vous sçavés, je ne vous ay rien comniandé, et vous puis dire avec verité, qu’il y a force gens en mon Royaume qui en seroient _ bien aises, auxquels les mains demangent, et que à peine puis-je retenir, maintenant qu’ils ne sçavent ou s’employer, pour ce que la paix est generale par la Chrestienté, qui ne demanderoient pas mieux ‘ que cela. Pour la vexation que ceux de la Basse-Navare recoivent de ceux de la Haute, de ce que, après leur avoir vendu leurs marchan- dises pour le prix qu’ils veulent, ils leur conlisquent l’argent lorsqu’ils sont sur le passage, et Yexpedient que sur cela vous me proposés, je le remets à vous, d’autant que, estant sur les lieux, vous_ pouvés mieux juger que nul autre, avec l’advis de ceux qui sont par _ delà, si ce remede profitera ; ce que je ne crois pas.

J’ay esté bien aise d’apprendre par la vostre, que le s’ Monts truc i de Baravan ayt esté arresté prisonnier par la chancellerie de Pam- pelune, pour le meurtre qulil a cy—devant commis en la personne de son nepveu, le Iils du s’ de la Tour ; mais je ne crois pas pour cela qu’ils en lacent justice, et, comme vous me mandés, tiendront cest afiaire en longueur, pour par la praticquer quelques-uns au prejudice - de mon service ; trouvant fort mauvais que, vous estant sur les lieux, le s’ de Bastanez soit, allé en ce pays-là pour-en demander justice, sans m’en avoir demandé la permission, ou à vous en mon absence. Cest pourquoy je vous commande de faire veiller à son retour, pour vous en saisir, et le faire mettre en prison jusqu’à ce que je vous aye sur cela faict entendre ce qui est de ma volonté ; car je ne veux pas souffrir telles entreprises, d’autant qu’elles sont tres importantes au bien de mon service, lequel je vous recommande : et sur ce, je prie- ray Dieu, Mons’ de la Force, vous tenir en prosperité. Escript à Paris, le xxvj° jour de juillet 1609.

HENRY.

DE LOMENIE.