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DE HENRI IV. ôllg l’afl’eetion singuliere que _i’ay tousjours portée à la maison de Bran- debourg et le desir qu’ay qu’elle puisse recueillir de mon interces- sion leîlruict que je luy souhaite pour son contentement et la paisible . jouissance des choses auxquelles mon dict cousin est inquiete. S’il en arrive ainsy, son esprit estant deschargé du soin de cest allaire particulier, qui à bon droict le travaille et lempesche de tourner en- core ses pensées à la consideration du bien public, il y a apparence, comme il aura plus de loisir et de commodité d’y veiller avec atten- tion et qu'il a les moyens et l’auctorité d’y porter un grand poids, ' qu’il y contribuera aussy la mesme volonté qui a esté utilement reco- gneue et louée en son devancier, pour liadvantage de la cause com- mune. Car j'entends qu’il est bien disposé et donne esperance de ne vouloir ceder à son pere en ceste sollicitude, en laquelle je me pro- ` mets que vos prieres, conseils et exhortations ne luy delauldront, quand il sera besoin, pour le fortifier et luy faire comprendre, à ce commencement, l'utilité qui peut revenir d’une bonne union et in- - telligence au general de la Germanie. A quoy il trouvera d’autant plus de facilité, que j’ay advis d’ailleurs qu’icelle prend le chemin désiré par lapprobation qu'en ont mesme faict depuis peu quelques no- tables villes de l’Empire‘, desquelles l’exemple pourra inviter et at- i tirer d’aultres a se joindre à un party si advantageux au public. L’on m’escrit pareillement qu’encores que larchiduc Mathias ayt rencontré plusieurs dilllcultez en son establissement aux provinces qui luy ont esté cedées par l’Empereur, sur les diverses instances qui luy ont esté laictes par les Hongrois et les Estats d’Autriche, tant i pour ce qui regarde le poinct de la religion, que sur aultres articles qui concernent leurs privileges, il ne laissera enfin d’en demeurer paisible possesseur. De quoy vous pouvés estre plus promptement adverty que moy, comme estant plus proche, de façon qu'estant une fois bien asseuré aux dictes provinces, il est certain qu’il aura tous- jours en vertu d’icelles grand part au party auquel il se voudra atta- ‘ M. de Bommel rappelle ici que Strasbourg, Ulm et Nuremberg furent les trois premières villes de l'Empire qui entrèrent dans cette confédération. LETTRES DE HENRI IV. — VlI 82