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C DE HENRI IV. 51 cement de ceste union, de laquelle vous m’avés voulu, par vostre lettre du XXVIII': d'octobre, de nouveau donner si ample tesmoignageg car je me suis promis cela et de vostre allection à la manutention de la dicte cause publicque, autant ou plus que de pas un aultre prince, et de vostre prudence à sçavoir accortement acheminer la dicte union pour le bien auquel on aspire ; qui est autant digne d'un cœur vraiment genereux, comme l’ell’ect en est desire par les gens de bien. Mais je crains que la paix, que fentends que l’Empereui a ouver- tement faicte avec le Turcl, en suite de l’accord faict avec les Hongrois, ne retarde ou empesche la composition de la dicte union. Vous estes en lieu ou vous pouvés veoir plus clair que moy, dont je serois bien aise de sçavoir vostre advis ; car vous sçavés que cela donnera tout aultre face aux affaires, et que le dict Empereur et les aultres princes auront peut-estre maintenant d’aultres visées qui pourront nuire aux desseins susdicts, comme aussy je vous prie de me. mander que deviendront les Forces qui souloient servir du dict costé, et ou vous estimés qu'elles seront maintenant employées ; ou si vous jugés qu’elles seront dissipées, et quel train prendront desor- mais, aprés la dicte paix, les allaires d’Allemagne. Car quant a la dicte, Yon me donne advis qu’elle est remise au mois de mars pro- - chain, en laquelle on continue à dire que le roy d’Espagne y fera trouver le duc de Feria. ` Vous p-ouvés penser à quelles intentions les Espagnols conçoivent . maintenant, par l'arrivée de la flotte d’Espagne et les aultres heureux succés qu’ils ont, rencontrez au dict Pays—Bas (avec la derniere . retraicte qu’a faicte le prince Maurice de devant la ville de Grool, qui a fort nuy à la reputation de ses armes) de grandes esperances, et publient de grands efforts pour l’année prochaine, appuyez et for- _ tiliez des moyens qu’a apportez la dicte flotte, dont les ellects toutes- fois n’ont encore paru _iusqu’icy en l’armée du marquis Spin'ola, lequel ` continue à mettre peine par toutes voyes, d’apaiser et adoucir les - ' « C'est la paix de Sitwarck, conclue le Voir Hammer, Hist. de l'Empire ottoman. » 1 1 novembre 1606, pour vingt années. (Note de M. de Bommel) _ '7