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DE HENRI IV. 629 plus cstrange la declaration que le dict Lambert a adjoustée à cela de ` ` vostre part : c'est à sçavoir que vous et les dicts s” les Estats desirès plustost que je demeure neutre et vous laisse faire la guerre à vostre mode, que _j’auctorise et face davantage poursuivre la trefve. Mon cousin, il sera fort facile, et peut-estre plus advantageux à mon Royaume que vous ne pensés, de vous donner ce contentement, quoy qu'il en puisse succeder ; car quand je voudray suivre ce conseil, je _ suis, graces à Dieu, en tel estat que je n'ay voisin qui n’ayt autant affaire de moy que _j’auray de luy, et partant ne soit bien aise de re- chercher et conserver mon amitié ; et quand tous conspireroient contre moy, je puis de moy-mesme, et sans aultre assistance que celle du ciel, qui ne m’a de sa bonté desfailly jusques à present, lutter contre tous ensemble et leur prester le collet, comme quelquefois ont faict les Roys mes predecesseurs. Sçachés donc que je n’affectionne poinct la guerre ny la trefve aux Provinces-Unies pour aulcun besoin que j’aye ny de l’une'ny de l’aultre, pour la defense et manutention de mon sceptre. Je n’ay esté porté aux conseils de paix et de trefve, et aux secours de guerre que je leur ay donnez et avés largement receus de moy et de mon Royaume, que de la seule consideration du bien et salut des dicts s" les Estats, et de vous en particulier, que j’ay tousjours cbery et favorisé et les aul- tres de vostre maison, ainsy que vous et eux aves esprouvé en toutes occasions. Orje veux croire que tout ce que m’avés remonstré par vostre lettre et par le dict Lambert ne vous ptocede que d’une affection que vous portés au public des dicts pays, et du soing que vous aves de vostre honneur et de vostre dicte maison ; car je ne doubte point, comme vous dites, que vous n’ayés moyen d’asseurer mieux vostre ` condition et celle des vostres par un accord, que tous les aultres de delà. C’estoit aussy mon but de faire pourveoir en ce point à vostre contentement, et comme mes gens vous ont souvent declaré ; mais si les dicts s” les Estats et vous n’approuvés qui ; l’on poursuive plus avant la voye de la susdicte trefve, quand je sçauray que mes dicts am- bassadeurs et ceux des dicts roy et princes auront satisfaict à la pro-