Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/644

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. 627 s" les Estats ny leurs aultres alliez? Mes gens ont-ils separé mes con- _ . seils des leurs ; ont-ils insisté qu’ils fussent plus tost suivys? Ils vous ont exposé et remonstré candidement et franchement sur toutes choses ce que je leur ay commandé et ay creu vous estre utile et salutaire. Ils n'ont rien advance d’eux-mesmes, et si vous avés eu aultre opinion, vous m’avés faict tort et à eux aussy, voire à vous—mesme. Vous et eux avés les premiers trouvé bon d'eutendre a la paix ou- à la trelve, aux conditions que l’une et l’aultre vous estoient ollertes. Je m’y suis embarqué aprés vous pour bien faire au public et favoriser un des- _ sein auquel ils se sont engagez sans mon sceu, vous Yapprouvant, ou pour le moins ne le contredisant. Les ministres des princes avec les- quels vous avés conferé et traicté ne vous ont pas contenté pour_ la paix ; mes ambassadeurs et ceux des dicts roy et princes ont sur cela mis en avant la trefve à longues années, conformement au premier project laict par les dicts s” les Estats et accordé avec les deputez ` des archiducs. Quel droit avés-vous de vous plaindre de cela? Quant à moy, j’ay creu et crois encore que la dicte trelve, faicte aux conditions et en la forme que moy, les dicts sieurs roy et princes l’a- _ vons proposée, sera aux s" les Estats et à vous plus salutaire et moins perilleuse que ne sera la guerre. Vous craignés que le temps 11'empire vos allaires, pour les raisons deduictes par vos dictes lettres, et que le U dict Lambert m’a exposées encore plus particulierement ; personne ne peut respondre de l’avenir, et toutes choses sont en ce monde pleines d’incertitude. Les evenemens et succés dependent de la providence de Dieu, mais les hommes peuvent par prudence et bonne conduicte tirer prollict et advantage d’un bon conseil. En tous cas, les aecidens d’une longue guerre renouvellée par un peuple contre un puissant en- nemy, aprés avoir gousté et aprés avoir quitté, plus par impetuosité que par bonne raison, l’esperance du dict repos, sont encore plus perilleuses. Comme je vous ay oflert mon assistance pour Tobservation de la paix ; j’aurois aussy commandé à mes gens vous donner la mesme parole pour la trefve, et croy que mon dict frere le roy de la Grande Bretagne et les aultres princes vos alliez s’y ifeussent volontiers engagez comme moy. ' • 79°