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62lL ' I LETTRES MISSIVES _ avons tousjours approuvé par l'advi’s des principaux de nostre con~ seil la resolution qu’avés prise de vous—mesme, et avant quelnous y eussionspensé, de vous mettre en repos par une bonne et perpetuelle _ paix, si la pouvés obtenir avec la conservation de vostre liberté, et, en deflaut d’icelle par une trefve a longues années, pourveu aussy _, qu’elle fust traictée avec vous par les archiducs, tant en leurs noms que du roy d’Espagne, comme avec estats libres, selon qu’il est con- 4 tenu en la premiere trefve et par llescript qui vous a esté depuis pré- senté de la part de nos deputez, de 'ceux du roy de la Grande Bre- ‘ tagne, nostre bon frere, et des aultres princes qui sont pres de vous, et que l’un ou l’aultre (à sçavoir la paix oula trefve), aux conditions susdictes, doivent estre preferées au renouvellement des armes. Nous vous disons encore que c’est nostre advis, aprés avoir derechef en- _ tendu et examiné toutes les raisons qui nous ont esté representées au contraire, pour ce qu’il est en vostre pouvoir par une sage con- duite d’eviter les inconveniens et dangers que la trefve peut engen- drer ; ce qui n’est pas de ceux de la guerre qui necessairement sont ‘ plus grands. Et comme il semble inevitable, pour des raisons que nous aimons mieux taire que de les exprimer, nous vous exhortons et prions donc de suivre ce conseil tout ensemble, et sans vous se- parer les uns d’avec les aultres, et conserver, car il vient d’un prince qui a autant de soin de vostre conservation que de son propre salut, et qui a aussy rejette toutes ouvertures qui pourroient estre pre_iudi ciables à vostre bien et prosperité, lequel ne voudroit aucunement penser à le vous donner s’il 11'estoit bien certain que c’est le meilleur et le plus utile que puissiés prendre. Nous prions Dieu, Tres chers et « bons amys, alliez et confederez, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à Fontainebleau, le xxnf jour d'octobre 1608. O . Vostre bon amy et allié, _ . HENRY. saumur. I