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DE HENRI IV. 58l de Biron, le comte d’Auvergne et le prince de Ginville, et mesmes le s' d’Entragues, tous lesquels eussent remply mon Royaume de Feu et de sang s’ils eussent peu executer ce que les dicts Espagnols de- siroient d’eux, ou si je ne les eusse prevenu si heureusement que j'ay faict. Et quant au dernier traicté que _i’ay taict avec les Estats, j’ay dict au dict don Pedro, que tant s’en faut que j’estimasse que son dict roy s’en deust plaindre, que je m’attendois d’en estre remercié, — attendu que je l’avois fait exprès pour faciliter la paix es dicts pays, y laquelle les archiducs de Flandres nfavoient prié de favoriser, aprés avoir déclaré aux dicts Estats les tenir pour gens libres sur lesquels ils ne pretendoient rien ; que suivant cela _]’avois aussy faict voir et com- muniqué aux deputez des dicts arcliiducs le dict traité, soudain qu’il avoit esté arresté, et d’autant plus que les dicts Estats ne devoient plus estre tenus pour rebelles, mais pour amys et bons voisins des dicts archiducs, pour ce qulils les avoient, par `actes publics, recognus tels, et que la dicte declaration de liberté avoit esté confirmée par le dict roy d’Espagne ; mais que je n’avois jamais requis ny fait requerir ' Sa' Saincteté de proposer et poursuivre aucunes nouvelles alliances e avec le dict roy d’Espagne pour mariage ou autrement, de quoy j’ap- pellois Sa Saincteté et ses ministres à tesmoignage, d’autant que pour preuve de ceste mienne recherche envers Sa Saincteté il nfavoit dict qu’il l’avoit faict sçavoir au marquis d’Ayton, ambassadeur du roy au— prés de Sa Saincteté, et qu’Elle avoit aussy fait dire au dict roy par son nonce que je l’avois suppliée et sollicitée par mes lettres propres d’entreprendre la poursuicte des dicts mariages. Je luy ay declaré que cela ne se trouveroit veritable, et que je m'asseurois que Sa Saincteté conlirmeroit ceste verité, mais que le dict roy d'Espagne, le dict don Pedro ny autres ne devoient esperer que pour parvenir aux dicts mariages je fusse pour faire chose qui fust indigne de moy, comme seroit que je me departisse de l’alliance des dicts Hollandois aprés l'avoir contractée de nouveau, pour favoriser et advancer la dite paix, sur l’instance que les dicts archiducs m’en avoient laiete, et que ce seroit une trop grande lascheté, laquelle rendroit les dicts mariages