qui d’ailleurs a l’honneur d’appartenir à la Royne ma femme. Je l’ay ouy en public le lendemain de son arrivée, et en particulier le jour d’aprés.
J’ay esté un peu estonné et mal ediûé de ses premiers discours, pour ce qu’il les a commencez par une grande plainte du dernier traicté que _i’ay_faict avec les Estats des Provinces—Unies des Pays-Bas `et de l’assistance qu’ils ont tirée de moy et de mon Royaume depuis r lalpaix de Vervins, et au prejudice, ainsy qu’il pretend, de la foy par moy donnée par icelle à son roy, et des recherches qu’il m’a voulu faire croire que _i’ay faict faire en mesme temps par Sa Saincteté de lalliance d’iceluy, par le moyen des mariages de nos enfans’, m’ayant _ demandé raison de la dicte assistance, et dict que le moyen de par- venir aux dicts mariages estoit que je me departisse tout à fait de l’amitié des dicts Estats qu’il a nommez rebelles à son roy. Je luy ay respondu que le dict roy et ses ministres estoient seuls cause de la dicte assistance que i’avois donnée aux dicts Estats depuis la paix de Vervins ; d’autant que sans les menées et praticques qu’ils avoient laictes dedans mon Royaume pour faire soulever mes principaux serviteurs contre ma personne et mon Estat, et le secours qu’ils ont tout ouvertement donné au duc de Savoye en la guerre que je fus contraint de ` luy faire pour luy Faire observer l’accord que nous avions faict ensemble quand il estoit venu en France, je me fusse contenté de rendre simplement aux dicts Estats l'argent qu’ils m’avoient presté en ma necessité, comme jlestois tenu de le faire ; mais quand j’ay veu que ledict roy et ses ministres mettoient leur industrie pour faire conspirer contre moy, et qu’ils ont exposé les armes a la vue de tout le monde pour defendre le dict duc en une cause si injuste qu’estoit le refus qu’il avoit faict d’accomplir le dict accord, je me resolus aussy d’assistei tout à Faict les dicts Estats des Provinces-Unies, considerant que de leur conservation dependoit une bonne partie de la seureté que je devois esperer de l’observation de la dicte paix de Vervins, si souvent, violée par les ministres du dict roy, et par moyens tres illicites, tels qu’ont esté ceux qui ont esté employez pour corrompre le mareschal
