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DE HENRI .lV. A 5l15 ' / 1608. — g MM. ° Imprimé. — Ambassades de M. dela Boderic cn Angleterre, t. lll, p. 255. il [A M. DE LA BODEBIE.] Monsf de la Boderie, Je vous fais la presente ai part pour vous in-. former de certains propos que le s' de Guenetrot m’a tenus depuis qu’il est arrivé auprés de moy, concernant la royne d’Angleterre, ma 4 bonne sœur et cousine, et ma response sur iceux, ensemble ce que je veux que vous faciés par delà en suite de ce qui s’est passé. Vous seau- ‘ rés donc que le s' de Guenetrot m’a dict que finclinaiion de la dicte ‘ royne avoit tousjours esté de m’aimer par dessus tous autres, pour la bonne opinion qu’elle avoit de moy, et l’estime qu’elle faisoit de mon amitié ; mais qu’on luy avoit faict divers rapports qui luy avoient donné subject de croire que je ne luy portois falfection qu’elle s’estoit pro- mise et qu’elle meritoit : de façon qu’ayant demeuré trop long temps _ en ceste opinion, sans avoir esté eclaircie du contraire, au lieu de perseverer en sa bonne volonté envers moy, elle avoit veritablement I tourné ses pensées et affections en faveur dautres ; ce qui avoit en- l gendre plusieurs effects qui avoient esté peu agreables, et avoient, en— core plus depleu aux vrais serviteurs de nos deux couronnes. A cela le dict Guenetrot a dict qu’il estoit facile d’y remedier de la part de la dicte dame, en luy faisant reprendre les premieres erres de son inclination envers moy, si de mon costé je voulois m’y disposer et faire ce que moy-mesme je jugerois convenable pour cest effect, comme j’avois recogneu lorsque Yambassadeur d’Angleterre icy resi- dant avertit la royne de ce que je lui avois dict touchant les dicts rapports : que je luy avois asseuré qu’ils estoient faux et qu’ils avoient esté malicieusement controuvez par les envieux de nostre amitié et ' de notre 'prosperité ; disant qulelle receut ceste mienne deliberation avec tant d’allegresse et de contentement qu’elle le manifesta à tous ses serviteurs, et resolut à l'heure mesme de m’en remercier par u une lettre qu’elle m’escrivit de sa main, que le dict Guenetrot dict LETTRES DE HENRI IV. - VU I il