Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/559

Cette page n’a pas encore été corrigée
542
LETTRES MISSIVES


l jouir avec moy de l'heureux accouchement de ma femme, et de ce qu’il a pleu à Dieu me donner un troisiesme fils ; qui seront autant de . V maistres pour mes serviteurs. Le s' de Barraut, mon ambassadeur en Espagne, m’a depesché Descartes, son secretaire, POU.? m’advertir _ comme le duc de Lerme l’avoit asseuré que le roy d’Espagne ne con- . sentiroit jamais au voyage des Indes. Souvenés-vous sur cela de ce que je vous ay dict : qui est que ceux des Estats font maintenant les braves, et que, lorsqu’ils verront que le roy d’Espagne le fera de son ` costé, ils feront les peuples. Il me rapporte aussy que la necessite est. fort grande en ce pays-là. Toutes les nouvelles que j’ay d'Allemagne so] conformes à celles que vous avés envoyées à m" de Villeroy, et que il en arrivera aussy ce que je vous ay tousjours dict : que tout se terminera par dietes en vent, et qu’il he s’y fera rien. Depuis’deux jours _j’ay eu. nouvelles de Rome et de Venise, ou rien ne se remue. Je suis resolu de faire mon voyage de Provence dans ceste année, et de cela vous ne devés nullement doubterl. M' de Nevers a envoyé icy un gentilhomme de sa part pour se conjouir avec moy de la nais- sance de mon dernier fils, mais il ne m’a rien mande de c gentil-. ` homme portugais qui devoit attenter à ma vie ; bien m’a-t-il fait ac- croire que le dict s' de Nevers fait une tres belle ville pres de Mesieres 2, - mandés-moy ce qui en est. Il fait icy tres beau. J’attends, suivant ce i que vous avés escript à Lomenye, le lard que vous me devés en- voyer, mais je ne crois pas, comme vous luy mandés, que dans le mois dejuin vous ayés des melons à Sedan 3, car en ltalie l’on n'en a pas plus tost qu’à la my-juillet. A Dieu, mon amy. Ce 1_]° may, à Fon- tain ebleau. .. q HENRY. ' Ce projet de voyage ne fut pas réalisé. . • ’ La nouvelle était vraie ; et Charleville fut presque entièrement bâti dans le cours de fannee suivante. . • ° Ce détail n'est pas sans quelque intérêt pour l’histoire de Yhorticulture.