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LETTRES MISSIVES


` J’avois sceu par Baugy l’advis que m’avés donné touchant ce que des principaux du conseil de l’Empereur avoient dict a Fambassadeur de la republique qu’il leur avoit esté exposé de ma part par le dict s' Baugy ; et il est bien vray qu’ay tousjours faict cognoistre quaurois agreable que cbascun operast en ce faict avec franchise et sincerité, tant _j’ay d’envie de voir les parties hors de ceste peine. Maisiils y ont adjousté ce qui vous a convié dly faire la response que mlescrivés avoir faicte, en ayant usé comme vo11s devés. Je ne m’arresteray poinct à _ la response qu’avés receue du s' d’Halincourt et de ce à quoy il vous a escript que Sa Saincteté estoit buttée, pour les raisons cy dessus, ne voulant rien faire hors de saison ; de sorte que n'aurés aultre ordre ny commandement encore pour le regard du dict diflerend par cest ordinaire. _ Les Grisons se voyant de plus en plus pressez par les forts que le . comte de F uentés continue à faire bastir au prejudice de leurs pas- sages et, avec le temps, de leur liberté, ont delibere d’envoyer à Venise une ambassade pour rendre capables ces Seigneurs de l’interest' qu’ils ont à ceste construction et les convier à vouloir contribuer pour _ leur dellense et conservation ce qui depend d’iceluy et de l’aH’ection et bonne volonté qu’ils se sont tousjours promise pour cest effect. Si elle comparoist par delà, vous continuerés à seconder leur cause par . les meilleurs et plus convenables moyens dont vous pourrés vous adviser ; car c'est une aflaire qui s’estend plus loin et qui a une suite et consequence plus grande que par adventure elle n’est pour le pre- _ sent considerée ; mais je doubte fort qu'ils y profitent, tant il est difficile d’esl>ranler ce senat et le faire resouldre ài ce qui n'est encore direc- tement contre ltzy. L’on m’a mande que les ministres et l’Empereur ont arresté et conclu la paix avec les Turcs, mais quelle est azzssy lion- teuse comme la guerre a esté peu lzenreaseples dicts ministres y ayant esté portez par des interests privez, auxquels il a fallu que les publics ayent cedé, tant l’Empereur est mal assisté en l’une et en l’aultre con— i dition. Si cela est, les Turcs fourniront leurs forces et moyens contre 0 les rebelles_ de leur estat et releveront leurs dictes affaires, qui sem-