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LETTRES MISSIVES


' — le dict marchand, pour lors du dict marché, au pays de Bostredan, I qui leur delivra et bailla au dict lieu de Bostredan leur dicte charge, sçavoir de seigle, avec trois bariques de douze cartz que le dict mar- chand leur a delivrez et baillez, disant que c’estoit acier et fer blanc, pour porter icelles marchandises en Espagne et y faire leur des- charge, auquel pays estans arrivez, ils trouverent ce marchand qui les avoit allretez, lequel a l'instant fit descharger le dict seigle et pareillement les dicts douze` cartz qu’il disoit estre d’acier et fer blanc, et ne restoit plus que trois bariques dans le dict navire, d’où seroit advenu que sur la distribution et mise qu'a Faicte le dict mar- chand de ses douze cartz sur le pays en negociant ce qui estoit dans les dicts cartz, se trouva faulce monnoye qui se nomme couartes ; et le peuple ayant veu le marchand faire une si grande entreprise de si grand payement, jugea que le dict navire estoit aH’reté pour lu.y, et à l’instant les officiers de la justice firent recherche dans ledict navire, ` où, ayant trouvé les.dictes trois bariques pleines de telles monnoyes, saisirent le maistre du dict navire et les dicts sept hommes (le dict marchand ayant pris la luite, et depuis esté pris des mains), la dicte charge et allretementi Sur quoy les dicts prisonniers representans la coppie de leur marché, semblent excusables s’ils l’ont faict par igno- rance. (Test pourquoy, comme ils me sont recommandez par aulcuns . de mes serviteurs, je veux qu’aprés que vous vous serés suffisam- ' ment faict informer de la verité du faict, si vous jugés qu'ils meritent d’estre assistez en leur innocence, vous vous y employés le plus l’avo— rablement qui vous sera. possible pour moyenner leur delivrance ; et vous me ferés service tres agreable. Je prie Dieu, Mons' de Barrault, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. ` HENRY.