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LETTRES MISSIVES


apostoliques necessaires. A tant, nous prions Dieu, Tres Sainct Pere, qu’icelle Vostre dicte Saincteté il veuille maintenir et preserver lon- guement et heureusement au bon regime et gouvernement de nostre mere saincte Eglise. Vostre devot fils,

HENRY.

[l607.] — Xll‘“°. Cop. — Archives de M. le marquis de la Grange. [AU PAPE.] . 1 Tres Sainct Pere, Vacquant à present l'abbaye St Eloy de Noyons, par la mort de mre Jean de l’Aubespine, dernier paisible posses- seur d’icelle, comme nostre intention a tousjours esté et est encores à present de voir telles dignitez remplies de personnes dignes et capa- bles pour les desservir, et estant asseuré des bonnes vie, mœurs et saincte doctrine de m° Antoine Convers 1, clerc du diocese de Tours, à ces causes, Tres Sainct Pere, nous le nommons et présentons à Vostre Saincteté ; en la priant et requerrant, autant et si affectueuse-

(1) La succession des abbés de Saint—Éloi de Noyon offre ici une complication étrange, où l'on voit à quels conflits, à quels désordres, à quelles violences même pouvait entraîner la possession irrégulière de ces riches bénéfices. Jean de l'Aubespine, troisième fils de Gilles de l’Aubespine, seigneur de Verde— ronne et de Marie Gobelin, avait succédé dans l’abbaye de Saint-Eloi à Sébastien de l'Aubespine, évêque de Limoges, son oncle ; il était mort en 1596, et avait été remplacé par l’un des religieux, Pierre Cadot. Mais quelquesuns des parents de l'abbé défunt, qui prétendaient conserver ce bénéfice dans leur famille, ` s’emparè- rent, par un coup de main audacieux, de la personne du successeur et le séquestrèrent dans une forteresse, d’où il eut grand'- peine à s'échapper. Il partit aussitôt pour Rome, laissant l’administration de l'abbaye à Antoine Convers. Celui-ci, étant resté plusieurs années sans entendre parler de Pierre Cadot, avait fini par demander pour lui-même l’abbaye de Saint-Eloi. ll l’obtint en effet, comme on le voit dans cette lettre, et en jouit jusqu'à l’année 1613, où Pierre Cadot, revenant enfin d'Italie, rentra en possession de son bénéfice. Alors ne voulant plus s'exposer à quelque nou- velle violence, Cadot consentit, pour une pension viagère, à se démettre en faveur de Gabriel de l'Aubespine, cousin de son prédécesseur.