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depesche du XVIe du dict mois 1 apportée par la Gastinaliere, j’ay receu ensemble, avec l'ordinaire de Rome, duquel a esté porteur Valerio, le duplicata de la dicte lettre du XVIe, par lequel vous m’avés representé au long et particulierement ce que vous aviés commis en creance au dict Gastinaliere des langages qu’a tenus en plein college l’ambassadeur d’Espagne, comme pareillement les vanitez et fantaisies qu’a declarées le comte de Fuentés au resident de la republique sur le mesme subject, par lesquels l’un et l'aultre ont plus tesmoigné l’ambition et la jalousie de leur maistre et leur imprudente conduicte, qu’une sincere intention et un procedé candide pour l’accommodement de ce diiierend. Or, je vous diray que le s' d’Hallincourt m’a proposé de la part de Sa Saincteté la mesme ouverture que vous m’avés mande avoir esté faicte à ces Seigneurs par l'ambassadeur du Grand Duc pour la representer à la republique et sonder sur icelle sa disposition, qu’Elle proteste semblablement estre sa derniere volonté ; mais Elle ne luy a pas dict qu’Elle en avoit declaré autant au dict ambassadeur, et mesmes à celuy d’Espagne. Toutesfois le dict s" d’Halincourt 'ayant faict paroistre a Sa Saincteté qu’il en avoit descouvert quelque ehose, et qu’Elle avoit de sa main propre apostillé l’instruction de don Francesco de Castro pour le voyage qu’il doibt faire à Venise, Elle lut surprise, et ne se put bonnement ny legitimement excuser de ceste action, qui ne respondoit poinct à la candeur de mon entremise, ny au fruict que je debvois justement esperer _ de la peine d’icelle. Au moyen .de quoy _j’ay esté de plus en plus confirmé en ma volonté, que je .vous ay faict sçavoir, pour le regard de ma conduicte en ce dilïerend que _j’ay delibere faire pencher plus du ` costé de la retenue et froideur que de oeluy _d’une demonstration plus chaude et plus allectionnée ; car il semble que Sa dicte Saincteté se Soit persuadée que mes offices envers ces Seigneurs n’ayent esté accompagnez d’un entier desir à les disposer à luy donner contentement ou qu’elle estime que’ la main des Espagnols sera plus for-

' Lettres et Ambassades de massive Philippe de Canaye, t. III, p. 235.

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