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LETTRES MISSIVES
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Hollande dans peu de jours, lequel a asseuré mon ambassadeur qu’ils auront charge de se joindre et unir sincerement avec les miens pour le bien et utilité commune des dicts sieurs des Estats ; lesquels, si ils suivent en ce faict mes conseils et advis, soit pour paix ou pour guerre, recognoistront que je y procede avec candeur, et que j’af- fectionne la manutention de leur liberté et prosperité. Le s' de Buevinkhausen est arrivé en ce_lieu depuis quelques jours avec lettres de mes cousins ldelecteur palatin et duc de Wirteniberg, par lesquelles, et par ce qu’il m’a representé de bouche, j’ay recogn eu, loué et approuvé grandement leur prudence, le bon conseil qu’ils I ont pris et le sage exemple qu’ils donnent aux princes de la Germanie, par leur nouvelle union pour affermir la liberté de l’Empire ; de quoy j'ay receu autant de contentement que merite l’utilité singuliere qui peut revenir a l’Allemagne de semblables conjonctions de bonnes et estroictes intelligences, pour faffection que je porte au general et l’interest que vous sçavés que j’y ay en mon particulier. Quand le dict s' de Buevinkhausen, qui est allé en Normandie pour le service de son maistre, repassera pour s’en retourner, vous serés informé de toutes choses plus particulierement ; vous disant cependant que les gens de bien et bonnes communes aux Grisons, ayans repris courage et recogneu le mal qui se tramoit contre leur repos et la liberté de leur pays, se sont saisis des personnes de deux principaux auteurs de la faction espagnole, qui ont esté executez à mort ; dont un estoit bailly de l’archiduc Maximilian ; ont laceré publiquement le dernier traicté faict à Milan ; et conürmé et protesté l’observation de mon alliance et de celle de la republique de Venise ; de quoy il y a appa- rence que le comte de Fuentés, qui tient encore ses troupes ensemble au Milanois se sentira grandement piqué et irrité, et peut-estre se vouldra servir de ceste occasion pour envahir leurs passages et joindre à son desseing le dict archiduc. Mais il y a beaucoup d’amys et alliez interessez à ceste cause qui ne doibvent souffrir de ceste invasion. Je juge de vostre contentement de la naissance de mon lils le duc d’©rleans, par la cognoissance que j’ay de vostre affection.- Je prie