effects de ma bonne, volonté. Je prie Dieu, mon Cousin, qu’il vous
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sur et à la parfaite observation des conve— pas laisser échapper quelquefois. Ajoutons
nances, le bon sens, la pénétration, l'élo- que de Thou, ainsi que l’Estoile, enres-
quencc et un esprit aussi brillant que gra- 'tant catholique, est toujours prêt dans son
' cieux.En étudiantcesnégociations difliciles, ouvrage à favoriser les réformes par une
ou il eut une action plus décisive peubêtre sympathie que ni l'un ni l'autre ne cherche
que le cardinal de Joyeuse, à qui il en lais— à dissimuler. Or personne ne s`était plus
sait l'lionneur principal, on voit toujours, exposé à l'hostilité des protestants que du
quand une question semblait désespérée, Perron, dont l`éloquence avait entraîné
qu’une démarche du cardinal du Perron tant de conversions, dontïérudition pleine
remettait tout. C'était un des hommes eh de sagacité avait réduit au silence le chef
qui Henri lV avait le plus de confiance et vénéré du parti, l’il]ustre Mornay. C`était
l qui l'a le mieux justifiée. Même l'intrai- plus qu’il n’en fallaitipour être en butte à
table Sully, sur qui les grâces de l'esprit une rage de calomnies dont on ne pour- _
étaient loin d’avoir autant d'attrait que sur rait se faire une idée si l'on ne savait tout
son maître, montre toujours pour du ce qu’il y a d'infamies accumulées dans
. Perron, une considération dont on a par- les dégoûtants pamphlets de d’Aubigné,
tout la preuve dans les OEconomics royales. comme la Confession de Sancy, etc. Dès lors
Ce qu’au début de sa carrière du Perron félégance de mœurs d'un prélat comme
avait dû à la protection clairvoyante de du Perron, ses succès à la cour, au lieu
l‘abbé Desportes, qui l'avait produit à la d’être appréciés d’une manière relative,
cour, il se plut à le rendre à tous les gens eu égard aux temps ct aux lieux, de-
de lettres dont il découvrit le mérite, et viennent de l'efl’ronterie, de Timpudence.
qu'il protégea à son tour avec la sollici— Je serais très porté à attribuer à cette mal-
tude la plus honorable. veillance effrénée l’invention de quelques
Comment donc a-t-il trouvé si peu d'in- anecdotes trop accréditées, comme celle
dulgence dans le grave historien de Thon P du meurtre d'un de ses ennemis qu’il au-
Il peut y- avoir là un peu du côté faible de rait poignardé de sa main en le faisant
notre nature. De Thou avait été associé à tenir par quatre de ses gens ; comme cette
du Perron, lorsque Henri IV recourut à autre, encore plus souvent citée :l'ofl’re de
leurs lumières pour réorganiser le College démontrer immédiatement qu'il n’y a pas
Royal à la suite des troubles de la Ligue. ll de Dieu, au moment où il était comblé
a pu s°élever alors entre aux quelque dif- loges pour l'éloquente démonstration de
férend ou le président se serait senti blessé l'existence de Dieu qu'il venait de pro-
au vif` par un de ces traits malins qu’il est noncer devant le Boi et la cour.
diflicile à des esprits très-brillants de ne
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