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DE HENRI IV. i 181 • merite de l’un et de l’autre, ailin d’y prendre quelque honorable et ‘ advantageuse resolution, tant pour les dits Estats que pour leurs bons voisins ;.luy disant que `ces premiers ont deliberé d’envoyer quel- ques uns vers nous, 'tant pour nous rendre compte des particularitez qui se sont passées en ceste negociation que pour estre assistez et • fortifiez de nos conseils aux deliberations qu’ils auront à faire à l’ad- venir ; ayant aussy resolu de faire le mesme vers eux de quelque personne capable et conüdente, pour estre eclaircy-‘ principalement de leurs resolutions presentes et futures. ` Vous mettrés peine de sçavoir et descouvrir autant qu’il vous sera possible si le dict roy a participé, et jusques où, à icelle, et ce qui est I de ses intentions et inclinations pour ce regard ; en vous retenant de luy faire entendre, sinon generalement, ce qui est des miennes, afiin que je puisse fonder celles-cy plus seurement et solidement pour le b bien des Estats et celuy de mes aiiaires. Car encores que par les dis- • cours qu’a tenus depuis peu le dict roy au s' Carron, et par les autres . demonstrations et conjectures que vous tirés et recueillés de plusieurs subjects aux lettres que vous avés escrites au s" de Puisieux, vous es- timés avoir occasion qu’il y auroit moyen de le porter à quelque plus resolue et courageuse resolution que celle qui a paru cy-deivant, sy est-ce que je persiste tousjours en ma premiere opinion, qu’il sera bien diflicile de Yebranler et l’emouvoir de la formede vie qu’il a pratiquée depuis son advenement à la couronne d’Angleterre, et qu’il a jugée ne— i cessaire au repos et conservation de ses Estats. Toutesfois j’estime cette conjoncture d’aH’aires si importante à luy et à ses voisins, qulelle aura peut-estre ceste force et vertu de luy faire changer quelque chose de `ses premieres maximes ; à quoy, si vous le trouvés disposé ou à present O » ou cy-aprés, vous l’y fortilierés doucement par les meilleurs moyens dont vous vous pourrés adviser, sans neantmoins luy faire beaucoup paroistre, si vous n’y remarqués une grande disposition, que ce soit chose qui me soit tant à cœur ; car vous cognoissés le naturel du pays. J’auray donc à plaisir que vous yi travailliés avec vostre dexterité accoustumée, comme chose que j’aH’ectionne autant qu'elle•importe