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. DE HENRI IV. lôô causes particulieres, il espere encore gagner cest avantage sur Sa Saincteté. Mais les Venitiens ne veulent laisser partir leur ambassa- deur que les censures ne soient levées, chose toutesfois pour laquelle I accommoder il sera assez facile de trouver quelque bon et convenable expedient si le reste estoit nettement vuidé et terminé. Il est doncques à propos`, voire necessaire, que je sois informé et . esclaircy par vous de 'lalacon que Sa Saincteté aura receu la resolu- ` tion que vous luy avés portée de ces Seigneurs, comme particuliere- ment celle qu’Elle se deliberera prendre aprés vostre rapport, devant que je change quelque chose aux derniers commandemens que je vous ay faicts. Mais il me semble que les parties sont en trop beau chemin et ja trop advancées en un accommodemnt pour ne coopérer également avec une disposition requise- pour parachever cest affaire aussy heureusement acheminé, que le reproche seroit grand et com- — mun si elles n’apportoient et contribuoient maintenant ce qui despend de leur debvoir, vigilance et sollicitude pour la perfection d’iceluy ; et _ si vous jugés pour cest ellect estre besoin encore de vostre presence . en la dicte ville de Venise, je suis d'advis que vous y retourniés, pourveu que Sa Saincteté l’ayt agreable, et que vous continuiés à y employer ce qui sera de Yauctorité de mon nom avec tous aultres moyens et expediens honestes et raisonnables, ainsy que vous avés tres bien commencé a mon contentement ; et vous asseure derechef de conserver la memoire de ce service avec autant de bonne volonté pour vous en faire ressentir les ellects aux occasions que merite le bien qui aura esté procuré à la Cbrestienté, l’alI’ection que je porte aux parties, et la singuliere consolation que je recevray d’avoir assopy et aneanty une semence deidiscorde et de division de telle suite et consequence : priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à Fontainebleau, ce nf avril 1607. U HENRY. saumur. '