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LETTRES MISSIVES


. les diflicultez et contestations qui sont intervenues pour ce regard, qui donnent cognoissance des dispositions et inclinations diverses de plusieurs de ce senat, lesquelles, si elles n’estoient regies et moderées par la meilleure et plus saine partie d’iceluy, seroient pour produire des accidens tres perilleux à leur republique ; et encores que feussë - peu desirer quelque chose de plus favorable en la dicte response, pour operer plus utilement en l’endroit de Sa Saincteté, principalement en " ce qui concerne le restablissement des Jesuistes, pour lesquels elle a faict continuelle instance, sy estimay-je que vous pouvés vous servir _ et prevaloir envers Elle de ceste asseurance qu’ils donnent de vouloir user de leurs loix avec respect, tel que je n’auray occasion de prendre, pour ce regard, "nouveau conseil ny me plaindre de leur procedure ; —tellement que si Sa Saincteté se veut contenter que je luy baille main- tenant la parole qu’Elle a tousjours demandée, sans se aheurter à vouloir qu’il apparoisse que ce soit avec le consentement de la repu- blique, il y a apparence de la satisfaire convenablement sur cest Éarticle, qui a esté jugé jusques à present le plus difficile et espineux , à vuider et surmonter. Mais par le dernier party avec lequel Elle se contente de terminer ce dillerend, que le dict s' d'Halincourt Illlël ' envoyé, en quelque chose different de celuy joinct avec vos dernieres lettres, Elle entend que pour sa dignité et seureté il se recognoisse que les Venitiens ont eu agreable et consenty que je donne la dicte parole, de facon que si vous pouvés gagner sur Elle qu’Elle se de- V parte de cette instance plustost formelle que essentielle, jlestime que l’afl’aire en sera grandement facilité, bien que je prevoye que ce refiiis de restitution des dicts Jesuistes, que les dicts Venitiens vous ont si ouvertement declaré, ne sera bien receu de Sa Saincteté et accro- chera et retardera cest aflaire plus long-temps, et donnera plus de peine qu’il ne sera à desirer de ceux qui ne recherchent que la fin i d’iceluy. Toutesfois, Elle est condescendue, aprés plusieurs raisons representées par 1g s' d’Halincourt, que la republique reçoive ceux seulement qui sont nez subjects d’icelle, entre lesquels mesmes si il — s’en retrouve aulcuns contre lesquels elle ayt à remonstrer des