i 1607. — 13 mas. — I'°. . i
Orig. — B. I. Suppl. fr. Ms. (1851, fol. 176.
A MON COUSIN LE CARDINAL DE JOYEUSE.
Mon Cousin, J’ay receu vos lettres du x1i1° et xxx': du passe le
ix° du present, et ay eu à plaisir d’entendre par ces dernieres non
seulement vostre arrivée à Venise, mais aussy les tesmoignages publics
que vous a rendus ceste republique du respect qu’elle porte à ce qui
vient de ma part et de l’esperance que vous conservés, tant par
‘ Yapplaudissement universel du peuple, que par les langages que
vous a tenus ce prince, de pouvoir operer et travailler en cest aflaire
avec l’honneur, reputation et dignité qu’il convient à l’auctorité de
mon entremise et à l’aH’ection de laquelle je suis poussé aprocurer
aux parties le repos et contentement qu’elles desirent, non moins
qu’il leur est utile, honorable et necessaire. Je ne doubte poinct que
ne soyés traversé en ceste negociation par toutes sortes d’artilices et
d’inventions de la part des Espagnols, lesquels, par ce que m’a
escript le s' de Fresnes, ont supposé et deguisé encore depuis peu à
ces Seigneurs ce qui est de mes intentions pour le regard du resta—
.` blissement des Jesuistes, accompagnant ceste faulseté d’aultres pa-
reilles, pour leur rendre ceste mienne entremise plus odieuse, estimans
que c’est le poinct qui les touche plus au vif et auquel ils feront plus
ferme resistance, et par consequent estant poursuivy par moy et mes
ministres plus chaudement ; qui les fera cabrer et peut estre resouldre
a rechercher d’ailleurs des moyens qui leur soyent plus doux et agrea-
bles, preferant, par ceste forme de proceder, les interests et passions
privées à ce qui peut faciliter et advancer le bien general d'un accom-
` modement que j'estime aves bien Faict de cornrnencer à pourchasser
y par les voyes que me mandés avoir suivies conformement aux derniers _
commandemens que je vous ay faicts ; ne recognôissant ny par les
advis que je reçois de Rome, ny par la disposition presente de ce
dillerend, qu’il y ayt encore occasion de changer de conseil ; que
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IÉZL
LETTRES MISSIVES