Je vous veux maintenant dire un mot en pere. Je suis stressé de
la longueur de vostre assemblée et du grand nombre de vos depu
` tez. L’on assemble ainsy un grand nombre de personnes quand on a
envie de ne rien faire qui vaille ; je m’en suis autrefois aidé '*. Je me
suis estonne des brigues qui se font parmy vous autres ; vous res-
jouissés par vos divisions ceux qui ne vous aiment point. Je veux
a l’advenir que Pon ne face point un si grand nombre de deputez ;
et pour le present regardes dabreger, ou autrement je vous retran-
cheray. Il y en a qui sont à faire bonne chere en ceste ville aux des-
pens des pauvres curez et qui font mesnage pour trouver plus grande
espargne à leur retour. Souvenes-vous que nous allons entrer en
caresme, quelles sont vos charges et que vos presences sont neces-
saires en vos eglises. Vous mettés par vos longueurs les pauvres curez
à la faim et au desespoir. Je me veux joindre avec eux et avec les
plus gens de bien de vostre compagnie (il en est bon nombre, et tous
en voudront estre, puisqu’il est question de gens de bien) pour faire
donner ordre à la longueur du temps qu’il y a que vous estes icy ; je
seray le chassavant. Au reste asseurés vous de mon affection au ser-
vice, de Dieu et à vostre protection.
[1605.) — 7 DÉGEMBBE.
_ Orig. —— Arch. grand-ducalcs de Hesse-Cassel.
Imprimé. - Correspondance de Henri I Vavec Maurice le Savant, p.'_262. —
A MON CDUSIN LE LANDGBAVE DE HESSE.
Mon Cousin, Je vous ay escript, le v111° du mois de novembre, mes
intentions sur ce qui concerne le duc de Bouillon, si clairement que
vous serés, sm ce regard, satisfaict et esclaircy avant que vous recevies
la presente. Le dict duc tend bien à recevoir et obtenir de moy un
pardon de ses crimes, expedie en bonne forme, Pol11° mettre sa per-
donne, comme réponse du Roi ; cette pre- tifs qui purent s'opposer à la publicité de
mière partie seulement (t. I, fol. 97 verso. la seconde partie. ’
Paris, 161 1.) On congoit aisément les mo- " Allusion aux Etats de Paris en 159ll_
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