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LETTRES MISSIVES


vices et l’aH’ection que je vous porte meritent. Vostre perte, à la— quelle je participe, est grande. Je la ressens aussy pour vous, comme pour moy, ainsy que doibt faire un bon maistre comme je suis du ' pere, et l’estois du Els, esperant qu’il imiteroit vostre iidelité et devo- tion à mon service, comme il s’ell’orcoit de faire vos actions. Dieu a voulu en disposer ; consoles vous en luy, en la bienveillance de vostre JJOII maistre Gt CH vostre PI‘I1dCI]CC et COIISÈRHCO, jê VOUS CI] PI‘l€, et de me faire paroistre en ceste occasion si sensible, que vous deferés US IDOI1 CSlI‘ C COIISCJ Il V S FC •I1S B U UI`. US IDC l à d t lqlà ot Jtdole Vo Con tenterés grandement et vous en recueillerés le principal fruict, car je vous souhaicte toute felicité et santé, ainsy que vous dira de ma part Bruneau, que je VouS envoie expres pour cest ellect. Je prie Dieu qu’il vous console et ayt, Mons' du Plessis, en sa saincte et digne garde. Ce xx° novembre, à Paris 2.

HENRY.

1605. — 20 NOVEMBRE. — ll“‘°. \ Orig. — Archives royales de Sardaigne. Envoi de M. lambassadeur de France à Turin. A MON FRERE LE DUC DE SAVOYE. Mon Frere, lfevesque de Senez m’a faict entendre que, combien que ses predecesseurs ayent jouy paisiblement du prieuré d’Alloz, les mémoires de madame de Mornay, qui le troisiesme voyage qu'il faisoit aux Pays- se terminent au recit de cette catastrophe. Bas, où il s'estoit signalé en plusieurs oc- Elle-même ne tarda pas à succomber à sa casions. » douleur, comme l'avait prévu aussitôt son ’ Cette lettre était de la main du Roi, mari, dont le premier mot l’ut :«J'ai perdu qui avait en Yattention de recommander <¤ mon lils, j'ai donc perdu ma lemme, » à son secrétaire Bruneau de ne la présen- Madame de Mornay mourut en elI’et le ter à Du Plessis Mornay qu'après s'être _ 15 mai suivant. L'l1istorien de son mari dit assuré que la nouvelle en aurait déjà été de son fils ; «Il estoit aagé de vingt—six annoncée, d’autre part, au malheureux ans, doué de rares dons de corps et d’es- père. Car Henri IV avait appris immédia— ' prit, de la connoissance de toutes les tement cette triste nouvelle par une lettre langues et disciplines necessaires, avoit du prince Maurice, et avait dit aussitôt : veu la plus part de l'Europe, et partout «J 'ai perdu la plus belle esperance de gen- laissé bonne odeur de soy. Et c'estoit ja tilhomme de mon Royaume. »