qu’il fust accusé de crime de leze-majesté? .]’avois expres faict diffe-
rer et sursceoir toute poursuicte de justice contre luy, pour luy don-
ner loisir et subject de recognoistre et amander ses faultes premieres.
Mon Cousin, souvenés-vous et vous representés ce que je vous ay
escript et mande par toutes mes lettres et par ceux que vous avés en-
voyez vers moy, et particulierement par le dict Widemarkre. A present
que le dict duc voit ne plus pouvoir desguiser ny cacher la verité de
ses intentions et actions, non-seulement il a faict demonstration de
vouloir me contenter par la reddition de.ses places qui debvoient servir
de retraicte aux dicts conspirateurs, mais aussy par une confession et
adveu volontaire d’une partie des dictes practiques. A ceste fin il a
envoyé des mandemens a ceulx qui gardoient ses maisons, d’obeïr à
mes volontez ; à quoy toutesfois ils ne pouvoient plus faire refus et
difliculté de satisfaire, estant accompagné, comme je suis, de l’auc-
torité et des moyens qu’il convient pou1 les y contraindre et forcer,
au hazard de leurs testes. Et neantmoins, j’ay encore voulu permettre ‘
que ses dicts mandemens ayent esté executez, aflin que le debvoir
auquel il s’est mis de me complaire et contenter en cecy, ores qu'il
l’ayt faict par necessité, ne luy lîist du tout inutile. .l’ay voulu aussy
que ses dictes maisons ayent esté mises entre les mains et en la garde
de personnes de la religion pretendue reformée, ses confederez et
amys de tout temps, qui sont les sieurs de Bresolles, lieutenant de
sa compagnie de gendarmes, de Vivans et de Villepion, aflin que ses
dictes maisons fussent conservées sans qu’il luy fust faict préjudice.
Mon Cousin, jugés si ces actions sortent d’une ame irreconciliable
et transportée d’animosité, telle que aulcuns_ depeignent que est la
mienne. ll veut couvrir et excuser aussy ce qu’il confesse et advoue
des dictes menées, du desespoir de ma bonne grace, auquel il dit
qu'il se trouvoit, et de la crainte qu’il avoit .que je fisse pis. Ce sont
raisons et escuses dignes d'un subject envers son roy et d’un obligé
serviteur envers son maistre et bienfaicteur. Toutesfois, pourquoy re-
clierchoit-il doncques en mesme temps ma grace, vous y employoit-il, i
et protestoit-il toute innocence? Il s’est tousjours conduict et gouverné
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LETTRES MISSIVES