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D_E HENRI IV. 531 _ necessaires que bienseantes et rares en_ la personne d’_un Roy. C’est - pourquoy je veulx que vous le remerciiés du souhaict qu’il a faict en faveur de 1non fils sur ce subject, du benefice duquel vous lasseurerés que j’auray tel soin de le rendre idoine et capable, que j’espere qu’il ne luy sera infructueux ; car encores qu’il semble qu’il ayt l’esprit plus adonne auxarmes que à tout autre chose, toutesfois les signes ‘qu’il rend desjà de son jugement et de sa memoire me font esperer qu’es— `tant institué et cultivé comme il doibt estre, qu’il produira en sa saison des fruicts conformes au voeu du dit roy, l’exemple duquel, en Yeducation et instruction du prince de Galles son fils, me servira d’en- seignement en celle de mon Els, comme ai luy d’emulation d’l1onneur, et le profit que le dict prince en a tiré et en retire encore journelle- ment, sans qu’il obmette pour cela de s’exercer et rendre aussy adroit qu’il est enclin aux armes et à toutes actions militaires : tellement qu’il prend le chemin d’estre un parangon entre les princes de son siecle, à la gloire de son pere et à sa consolation ; à quoy je partici- peray avec luy d’autant plus que nul autre de ses voisins et amys, que Yalfection que je luy porte est plus ancienne, mieux fondée et sincere que les autres, et que ij’ay aussy volontiers contribué à l’instruction du prince, par souhait, et par effect ce qui a despendu de moy et en a esté desiré par le dict roy. ` Et d’autant que je vous ay ja escript mon advis sur la communica- tion que le dict roy a voulu me faire de la part de l'archiduc de Flandres pour l’election d’un roy des Romains, et aussy que fapprouve tout ce que vous luy avés dict sur ce subject, je ne vous en feray re- dicte, joinct que je n’estime pas qu’il soit facile de porter à ceste di- gnité le roy de Danemarck ny aultre de sa religion, car les electeurs ecclesiastiques luy donneront difficilement leurs voix, et me semble que nous ne devons engager nos noms en une telle poursuicte, que nus ne so yons comme asseurez d’en avoir bonne issue, d’autant que nous offenserions les autres pretendans et mesme nostre dignité et reputation inutilement. Je crois donc que le plus expedient seroit de penser à exclure ceux qui ne nous sont propres, desquels nous con- 67.