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LETTRES MISSIVES


, 4 [1603. — 2l ; Aoû'!'. — Il".] Cop. — Biblioth. de l`école de médecine de Montpellier. Collection Guichenon, vol. l7, pièce 36. Copie transmise par M. A. J ubinal. [AU DUC DE SAVOIE.] Mon Frere, Je vous remercie de l’advis que vous m’avés donné par vostre lettre apportée par ce courrier : c’est un tesmoignage de vostre bonne volonté, non moins que de la generosité et candeur de vostre courage, qui m’a esté tres agreable-et que je prise grandement. ` Ce siecle abonde en perversité, estant remply de mesclians, qui font ` mestier et marchandise de s’oH’rir à trahir leurs princes et d’attenter à leurs personnes par toutes voyes illicites, pour gagner quelques pieces d’argent, et souvent piper et aflronter ceulx auxquels ils s’adres- sent. Dieu, vray protecteur des siens 'qui posent leur principale liance i — i en luy, m'a preservé jusques à present, par sa saincte et divine grace, de telles embusches, comme j’espere qu’il fera à l’advenir. Toutesfois i c’est grand advantage d’en estre adverty. Vous n’avés pas voulu seule- ment me rendre ce bon oflice, digne en verité de nostre proximité et de vostre qualité, mais vous avés voulu encore faire retenir et mettre pri- sonnier ce malheureux duquel vostre dicte lettre faict mention, lequel a esté si impudent et temeraire que d’oser tenter vostre volonté et vostre courage en un cas si execrable, et contre un prince qui n’a merite de vous, ny dlaultre qui vive, chose semblable. Mon Frere, je vous en remercie derechef de tout mon cœur, et vous prie, suivant l’olli~e que vous m’en faictes par vostre lettre, de commander que ce miserable soit seurement conduict jusques à Vessel et là livré entre les mains de celuy quiy fera trouver mon grand escuyer, gou- _ verneur de Bourgogne, suivant mon commandement, vous promet- tant que je ne perdray jamais la memoire du plaisir que vous m’avés faict en ceste rencontre, et que fembrasseray toutes occasions de