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DE HENRI IV. 123 m’avés représentez par vostre dicte lettre, nous seront fort contraires. Pour ceste cause, je serois tres aise que la royne d’Angleterre d’a present arrive par delà pendant que vous y serés, pour recognoistre de plus prés son humeur et quels effects elle produira. Je desire aussy que vous mettiés peine de descouvrir la verité de la deposition du jesuiste qui a esté pris travesty, car il nous importe de sçavoir si l'advis qui vous en a esté donné est veritable ; les deux qui sont icy auprés de moy voulans que je croye que cela n’est point. Je ne vous commanderay rien sur les propos qui vous ont esté tenus par le comte de Northumberland, le chevalier Asquins et Stafford, asseuré que vous sçaurés assez bien mesnager et accroistre leur bonne volonté, et faire le semblable envers les aultres qui s’en ouvriront à vous. Il est necessaire aussy que nous ayons des serviteurs auprés de ce prince, d’autant plus soigneusement que nous recognoissons son naturel estre disposé à se laisser gouverner et manier par ceux qui fapproclient, que les Espagnols ne manqueront d’user de pareils moyens, et que ce prince nous peut faire plus de bien ou de mal que nul aultre de nos voisins. Je loue aussy la courtoisie de laquelle vous aves usé en- vers le comte d’Arembergue, luy faisant part si à propos que vous avés faict de la venaison que vous avoit envoyé le roy d’Angleterre, vers lequel la Boderie m’a escript que don Joan de Taxis devoit bien- tost passer. Toutesfois, j'ay opinion q_u'il attendra des nouvelles du dict comt.e d’Arembergue, aflin de ne hazarder legerement la dignité et grandeur de son maistre. Quant à la ville d’Ostende, je n’ay pas opinion, quoy que vous ayt dict le s" de Bernaveld, que les archiducs la forcent ceste année, si les Estats continuent à la secourir comme ils ont faict jusques à pre- sent ; car les assiegez se fortifient tous les jours à la vue des anltres, lesquels aussy font paroistre, par leur conduite, avoir plus d’esperance au temps qu’en leurs bras et industrie. J’estime aussy que les forces qui leur viennent d’Italie diminueront tellement par les chemins, devant qulelles arrivent au pays, que la despense en excedera gran- dement le profict qu’tils en tireront. Jà les meilleurs chevaux levez sous . is.