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DE HENRI IV.' ll3 et de moyens, de part et d’aultre, de mieux faire. Certains cantons des Ligues de Suisse ont entrepris de les accorder, à quoy je tiendray volontiers la main ; mais il est à craindre que le duc de Savoye, comme plus cault, circonvienne les aultres ; à, dict-on, soubs pretexte . d’accord, qu’il espere estre assisté des forces du roy d’Espagne, qui doivent passer d’ltalie en Flandres, pour executer une autre entre— prise sur la dicte ville. Mais je n’estime pas que les dictes Forces s’ar— restent pour luy, les archiducs en ayant tant a faire en Flandres, les I mutinés d’Ostrate n’ayant encore esté satisfaicts par luy et estant à ceste occasion plus alterez et animez contre luy que jamais. Le roy d’Espagne dresse une grande armée de mer en Espagne et Portugal, de l’employ de laquelle l'on parle si incertainement et diver- sement que chacun en est en doubte. La commune opinion est que c’est pour Alger ; toutesfois il ne s’y faut arrester, estimant, s’il ne _ peut acquerir le roy d’Angleterre pour amy selon son desir, qu’il U pourroit bien employer la dicte armée contre luy, appellée et favo- riséé par la faction des Jesuistes, qui est en grand nombre dans ce pays-là. Quant à l'EmpeI eur, _i’entends qu’il ne veult entendre aucunement à la paix avec le Turc, estant maintenant `asseuré des contributions de l'Empire ; toutesfois les aflaires de Transilvanie ne vont pas si bien qu’elles souloient, Moïse Siculle‘ ayant, à la faveur des troupes tur- quesques, regaigné dans le pays un grand advantage. q Je seray bien aise de sçavoir la response du duc Charles de Suede à la proposition que vous sçavés que je luy ay faict faire pou1 com- poser ses afiaires avec le roy de Pologne, aliin d’en esclaircir ceux qui m’en ont parlé. Par tant je vous prie me la faire sçavoir si tost que vous l’aurés receue, et continuer faire le semblable des aultres choses ' Moïse Lzekely de Zekle, prince des dans ce titre par le Sultan. Mais il fut Sicules, qui avait été poussé à prendre les battu et périt cette même année (1603), armes par les cruautés du général autri- au mois de septembre, dans une bataille chien Busta. Il s`était fait déclarer ensuite qu’il livra aux impériaux. » (Note Je prince de Transilvanie, et fut confirmé M. de Rommcl.) LETTRES DE HENRI IV. VI 15