guerre, pour favoriser la dicte obeîssance et surmonter les dillicultez
qui pourroient y intervenir, ou je le suivray de prés, si je cognois
qu’il soit necessaire.` Quant aux aultres provinces de mon Royaulme,
_ toutes choses y sont en paix et tranquillité, graces à Dieu ; chasg
cun, jusq.u’aux parens du duc, y detestant et condamnantsa faulte
et m’asseurant de sa fidelité : tellement que jespere, la justice faisant
son debvoir, comme je me promects qu’elIe fera, que l'exemple, qui
s’en ensuivra serviragrandement à faire reverdir au cœur de mesfsüb-
jects l’ancienne. reverence et loyaulté que les. François ont tousjours _
portée et gardée à leurs Bois (qui les a faict estimer et priser par des-
sus toutes les aultres nations chrestiennes) que la longueur et_l’im—
punité des guerres civiles avoient grandement flestries ; Et je vous
asseure aussy que ce changement augmentera de plus en plus en
mon ame toutes les volontez et affections qu’un roycraignant Dieu
et aimant ses subjects doibt avoir aè les bien traicter, co1nme vous
sçavés que j’ay tousjours desire- et mis peine de faire. .
l J’ay receu, le xvu° de ce mois, vostre lettre du x". En verité j’ay
grande occasion de me_ louer des declarations et tesmoignages d’a-
mitié etbonne volonté que j’ay appris par icelles vous avoir esté _
faicts de nouveau tant par la Royne ma bonne sœur, que par son ad-
miral et son secretaire, qui sont.ses deux plusfidels conseillers,
comme de vos responses et vostre sage conduicte en cela. A quoy je
veulx correspondre avec toute la sincerité et integrité de foy que l'0n
— peut desirer de moyçjusques à embrasser toutes sortes de moyens
honnestes et possibles qui seront proposez pour affermir et restrein-
dre nostre susdicte amitié et la rendre perpetuelle pour nous et nos
successeurs. Je ne suis- qu’en peine de ces ordinaires et frequentes
voleries'et pirateries qui se so_nt faictes et qui s'exercent tous les
jours sur mes subjects par ceulx de la dicte dame, avec tant de
cruaulté et impunité ; dont je suis presséet sollicité leur faire raison,
tant par les poursuictes que mes dicts-subjects en font plus vives que
jamais, que pour mon propre interest, debvoir et honneur ; me
voyant comme desesperé du remede que j’attendois des officiers et
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LETTRES MISSIVES