desseings moins considerez que n’avoit le feu roy son pere, comme il .
a fait cognoistre l’annee derniere, il me semble que le plus seur est
de nous mettre en estat qu’il ne puisse nous endommager, quand il le
voudroit faire. A quoy'_j’ay esté confirmé davantage, ayant veu les
memoires dus' de S‘-Genies, que 'vous m’aves envoyez avec vostre
lettre du XXVl°, que j’ay receue le rxvn°. ' '
Je vous diray donc, en premier lieu, que je suis tres aise de la `
bonne resolution que mon nepveu le duc de Guise a prise de s’acbemi-
ner en son gouvernement par vostre bon conseil ; et quand mon cousin
le duc de Ventadour sera arrive, je le depescheray promptement, affin
quil s'en aille au vostre, ou lesadvis et commandemens que vous m’a —
ves escript avoir advancez aux gouverneurs particuliers des places obvie-
ront ce pendant à toutes surprises. Mais je n’ay encore veu celuy par
lequel ledict-duc de Guise vous avoit dict qu’il me advertiroit des
necessitez des places de son gouvernement. Si tost qu’il y sera arrive,
j'y feray pourveoir, comme je commanderay estre faict le plus diligem-
ment qu’il sera possible au besoin de celles du vostre ; desquelles
je m’attends d’estre informé par le dict duc de Vantadour, sur l’ins—
truction que vous luy en aves donnee et sur ce que nous a escript le
s' de st o«maéS, lequel a bien faict d’avoir ee pendant appelle et laict
entrer dedans Narbonne les gentilbommes du pays et ses amys, et
avoir logé vostre compagnie du coste de Locate. Mais comme aprés
avoir muny les places des dictes provinces et celles de Guyenne de
ce qu’il leur faict besoin, leprincipal et plus se1u*`est, ainsy que vous
m’aves escript, de dresser promptement un corps de forces dans mon
Royaume, pour secourir les endroits qui en auront besoin, j’ay es-
aimé y devoir pourveoir au plus tost et, pour ce faire, le composer
de Suisses, parce que je les aurois plus tost levez, et qu’ils apporte-
ront moindre foule et oppression au peuple ; et aussy que e pourray
facilement fortifier ce corps de François, s’il est besoin de ce faire.
Oultre cela, j’ay considere que je contenteray, voire obligeray ceste
nation, la mettant en besogne, et m'en servant, aprés le renouvelle-
ment de nostre alliance', et-quemployant en la dicte levée tous les '
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LETTRES MISSIVES