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vous, et mesme de se conduire par vostre advis en- ce qui concernera
mon service, et je veulx croire qu’il s’en acquictera à 1non contente-
ment. -
Au reste, vous sçaurés que je me suis acheminé en ceste province,
suivant la deliberation que j’en avois faicte il y a quelques mois,
pour visiter les fortifications que j'y fais faire, et pourveoir aux dicts
pays comme il faut pour la seureté de ma frontiere. A la verité le traic-
tement extraordinaire que l’on a faict en Espagne a mon ambassadeur
et celuy qu’y reçoivent encore tous les jours mes subjects qui y traffi-
quent, a esté cause que je suis venu plus tost que je n’eusse faict, car
j’avois deliberé d’attendre que la Royne 1na femme se fust accouchée.
‘ Mais je ne veux estre pris au depourveu, s’il faut que nous rentrions
à la guerre, de quoy je vous asseure que je 11’ay aulcune volonté,
mais aussy je suis encore moins disposé d’endure1~ tme injure, quoy
qu’il en puisse succeder ; ce que vous dirés à tous ceulx vous en
parleront, en advertissant chacun sur mes frontieres de delà de prendre
garde à soy et aux desportemens de nos voisins, sans toutesfois rien
attenter au prejudice de la paix publique, sous quelque pretexte que
ce soit ; me donnant advis de ce qui surviendra. Je prie Dieu, mon
Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à Calais,
le 1j° jour de septembre 1601 . _
ne Nrmrvittn. [1601.] — 3 snrriszusiua. Orig. autographe. — Collection de M. F. Feuillet de Conches. ' — [A LA REINE.] I lVl'amye, J ’attendois d’heure à beure vostre lettre ; je l’ay baisée en la lisant. Je vous responds en mer, ou j’ay voulu courre une bordée par le doux temps. Vive Dieu! vous ne m’auriés rien sceu mander qui me fust plus agreable que la nouvelle du plaisir de lectures qui vous a prins. Plutarque me sourit tousj ours d’une frscbe nouveauté ; l’aimer