ment abandonné la garnison-qui avoit traicté avec eux, aux plus cruels
et barbares supplices que l’on sçauroit imaginer, que l’Empereur a dict
que cest exemple retiendra plusieurs autres de faire le semblable et les
assister en leurs aflaires. Vous aves bien faict de refuser une des robes
de ce Seigneur, que Amai-Bassal vous avoit presentée, et de vous en.
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estre excuse sur les raisons et considerationsportées par vos lettres ;
caren verité vous n’eussiés peu recepvoir cette gratification sans mons
trer un esprit de resjouissance en la restitution dela forteresse de Papa
au pouvoir de ce Seigneur. Or elle estmaintenant remise en l’obeïs—
sancede l’Empereur, et crois que les ministres de la- Porte, voyant
combien peu leur a duré ceste conqueste, ne vous solliciteront plus de
servir en semblablesubj ect. Toutesfois, au cas qu’ils vous en pressent
davantage, vous leur ferés response que celane despendant que de '
mon auctorité, c'est à moy seul à qui il s’en faut adresser, et prendres
toujours garde à ne vous engager plus en semblables negociations.
J’ay` faict 'establir pour vostre seule consideration Timposition de
deux pour cent, de l’aboli—tion de laquelle vous‘vous‘estes.plaint par vos
dictes lettres- mais donnés ordre auss à vous `allectionner tellement
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à la protection des marchands trafficquans sous ma baniere, qu’ils
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n’ayent point de regrest de payer ceste imposition, et que la douceur
qu’ils recevront de votre assistance leur face oublier l'amertume de la
charge. J `espere mettre sus, dedans quelque temps, un bon nombre de
galeres pour empescher les courses et voleries que le vice-roy de
Thencs2 faict sur messubjects, et avecicelles luy rendre ce qu’il m? aura '
presté ; de Façon que je ne suis d’advis d’envoyer hommeexprés par
delà, pour faire la poursuicte contre luy dont vos lettres font mention.
Il sullira que vous continuiés à vous plaindre de ses deportemens,
aflin qu’en estant adverty, et par liapprehension qu’il aura que je re-
l _h h t t l d t ed melle tatement
cierc esonc asiemen, i semo eree usb e i ur ri
à l’endroit de mes subjects, ' " .
Au demeurant, je vous ay mande par mes precedentes comme
1 Probablement Ahrnct ou Achmet. I
" Probablement Timis. . `
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DE HENRI IV.