i 1599. — il ; nÉcEMBnE. _
Cop. — Biblioth. de M. Monmerqué, Ms. intitulé Lettres à lhmbasmdeur du Levant.
i [A M. DE BREVES.]
Mons' de Breves, Je suis tres marry de la mort du Molty, pour les -
raisons que vous m’avés escriptes par vos lettres du 1_]° et xvf du mois
d'octobre, que j’ay reçues le v1_]° du present mois. Mais je vous scay
bon gré du ressentiment que vous aves monstre à l’ambassadeur de la
royne d’Angleterre, du langage plein d’impudence qu’il a osé tenir de
ma personne et religion enbancquet, avec ces bassas, dont je me plain-
dray à sa maistresse ; combien que je n’estime pas qu’elle m'en face re-
paration, comme à la verité je ferois en son endroict si quelqu’un des
miens s’estoit tant oublie dlen user de mesme envers elle. Mais le prin-
cipal sera que vous empeschiés quelle ne trouble et renverse nostre
baniere ; et veux que pourrcela vous faciéstout ce que vous jugerés
estre necessaire, sans avoir respect ÉI la dicte royne ny à son ministre,
puisqu’ils ne m’en portent point., Poursuives aussy qu’il soit faict jus-
tice par delà des pirateries que font ses subjects sur les miens, et leur
faictes comprendre que si ils les endurent, ils ruineront leur empire et
tout commerce ;-car un'e volerie enlengendre une autre ; et seront les
dicts Anglois 'cause de remplir les mers de delà de piraterie, comme
ils font celles de deçà. Je vous ay donné 'advis par ma derniere comme
la dicte royne traicte la paix avec le dict roy d’Espagne. Je la tiens main-
tenant pour arrestee. Le duc de Savoye arrivera icy dans deux jours :
Je veux croire, comme il m’en a donné asseurance, que c’est pour me
donner mon marquisat de Saluces ; auquel cas nous serons bons amys. J
Continues de m’advertir de toutes occurrences : et je prieray Dieu,
Mons' de Breves, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à
Fontainebleau, le x11i_i° jour de decembre 1599. `
_ J HENRY.
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