le mieux que faire se pourra, en attendant mon arrivée ; et quand
_ nous serons ensemble, nous resouldrons ce que nous en ferons. Mon
Cousin, si j'avois aultre moyen de remedier au mal que je prevois
qui adviendroit si les dictes compagnies se desbandoient devant que
je fusse par delà, soyés asseuré que je vous en secourrois ; mais ce,
pays .est si sterile, qu’il ne faut pas esperer que je l’y trouve tant que
— je y demeureray, chascun se contentant d’avoir recouvert sa liberté
sans se soucier que fort peu de satisfaire aux belles promesses et _
esperances qui m’ont esté données pour m’y attirer ; Mais il faut se
contenter de ce qui se peut faire quand on ne peut obtenir ce que
l’on desire. Pour le moins ay—_ie _] reduict à cinquante ou soixante
mil escuz par an les garnisons du seul pays de Bretagne, qui en coustoit
six cens mille ; et si je puis avoir Blavet, les choses n’en demeureront
pas encore là. J’ay aussy mis la main à bon escient à celles de Poictou,
Xainctonge, Angoumois, Berry, Anjou, Touraine, Auvergne, Nor-
mandie et aultres qui ne sont frontieres, en attendant que nous soyons
ensemble pour achever le demeurant ; car mon but est, mon Cousin,
si Dieu me donne la paix, de remettre toute chose en leur premier
et ancien ordre, avec vostre ayde et bon conseil, allin que nous .
puissions en DOS jours jouir en repos du fruict de nos labeurs, à_ la
gloire de Dieu et au contentement des gens de bien. Je prie Dieu,
Mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Nantes, le
m_]°_iour de may 1598.
' o' ma miurvittn. 1598. — li MAI. — II“‘°. Drig. — B. N. Fonds Béthune, Ms. 9068, fo]. 88 recto. [AU CONNETABLE.] Mon Cousin, J’ay dilieré de vous renvoyer vostre secretaire, pre- sent porteur, _iusqu’à ce que je fusse sur mon partement pour aller en ma ville de Rennes, desirant vous en donner certain advis et de l’ordre‘ que j’ay donné pour departir les forces qui sont prés de moy. Je