Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/974

Cette page n’a pas encore été corrigée
952
LETTRES MISSIVES


estoit en la dicte ville expres pour nos aflaires, que le dict s? de Sainct Phalle estoit beau-frere du dict mareschal de Brissac, à l’instance duquel le dict s' du Plessis s’estoit acheminé en la dicte ville, et qu’il n’avoit peu faire moins pour son debvoir à nostre service que de prendre eognoissance des dictes lettres, comme il luy avoit represente sur—le-champ, jusques à luy oflrir plusieurs fois à luy en faire raison par les armes s’il ne s’estimoit satisfaict de ce qu’il luy en disoit : l’auroit neantmoins excede et oflense en sa personne avec telle violence et oultrage que, sans la resistance qui luy fut faicte par aulcrms de ceulx qui suivoient le diet s' du Plessis, il lleust assassine tout à faict. Deiquoy estans advertys, nous receumes. le desplaisir et mesconten- tement que merite un tel attentat commis contre nostre auctorite et en la personne d’un de nos plus lideles serviteurs, pour la seule con- sideration de nostre service ; qui fut cause qu’ayant sceu que le dict s" mareschal de Brissac s’estoit charge de la personne du dict s' de Sainct-Phalle et auroit promis de le nous representer, nous depes- chasmes devers luy un exempt de nos gardes expres, par lequel nous luy commandasmes de luy deslivrer et mettre entre les mains le dict s" de Sainct—Phalle, pour le mettre et garder dedans nostre chasteau de nostre dicte ville d’Angers ; de quoy le dict s' mareschal s’estant excuse, nous luy avons depuis reitere le mesme commandement par le mesme exempt de nos dictes gardes ; à quoy il n’auroit non plus satisfaict que au premier ; et comme nous avions ja resolu nostre ache- minement par deçà, nous nous promettions que y estans arrivez le dict s" de Sainct—Phalle nous seroit represente par le dict mareschal ; dont à ceste lin nous aurions laict commandement tres expres à ses princi- paux parens, leur laisans entendre combien nous estions à bon droict ollensez, premierement de l’outrage faict par luy au dict s" du Plessis, secondement de.la contumace et desobeissance ; mais par cela nous n’y aurions peu gagner davantage. Quoy voyant, et considerant com- bien il importe à nostre service que le dict mespris à nostre auctorite et commandement soit reprime, aprés avoir mis ce faict en delibe - ration avec nos cousins les mareschàux de France qui sont prés de