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suicte l'ambassadeur d’Angleterre. Il faut en descouvrir les espions et pensionnaires du dict roy d’Espagne, afin d’en purger le pays : faictes-y donc vostre debvoir, et continués à nfadvertir de ce que succedera.

L'armée- de mer de la royne d’Angleterre, conduicte parle comte d’Essex, est retournée au dict pays, ayant faict peu dleffect, car la Hotte des Indes s’est sauvée ; au .devant de laquelle elle s"estoit advancée contre jusques aux isles des Açorres ’, aprés avoir cotoyé les ports d’Espagne, pensant y pouvoir prendre quelque chose ; mais celle du dict roy d’Espagne, sortye de Ferroles ” le x1x° octobre sous la conduicte de Lantade ; n’a pas eu meilleure fortune, car elle a esté seulement combattue des Mores, tant qu'elle a estécontraincte de relasclier en Espagne, avec grande perte et ’fracassement. Elle fust tombée en Bretagne et en Irlande, mais Dieu y a pourveu. Le dict roy d’Espagne est si debile, que l’on n’estime pas quil arrive jusqu’au renouveau : ainsy le Prince, que l’on dit courageux, a repris en main le gouvernement des affaires ; et je suis resolu, ainsy que je vous ay ja escript, de nfapprocher de la Bretagne pour reduire le duc de Mercure à son debvoir par les armes, puisque la douceur y a si peu profité jus-U ques a present ; de quoy j’espere avoir aussy bonne isseue que de mes aultres voyages, avec l’ayde de Dieu : lequel e prie, Mons’ de Breves, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le xx11_]°.jour de novembre 1597.

HENRY.

[1597.] — 25 NOVEMBRE.

Orig. autographe. - B. N. Suppl. fr. Ms. 1953-7, fol.104.

A MON COMPEBE LE CONNESTABLE DE FRANCE.

Mon compere, J ’ay trouvé à mon arrivée icy ma maistresse encores mal ; toutesfoys despuis l'on y reconnoist quelque amendement. Je m'en retourneray demain sans faulte par dela. Je vous prie de le dire

2 Le manuscrit porte aux isles des Escosses.

3 C’est le Férol en Galice.