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i DE’HENBI IV. 86] U comme je doibs. Au moyen de quoy vous ne fauldrés de requerir ce Seigneur, qu’il renouvelle nos capitulations ; s’il l’a faict, qu’il les face A- mieux observer qu’elles ne sont ; luy declarant, et à son premier visir, que, s’ils n’y pourvoient, je seray contrainct de chercher le ` moyen de le faire ; car je ne puis plus endurer que mes subjects, soubs pretexte d’amitié, soient par eux plus mal traictez qulils ne sont par mes ennemys propres ; Mais ne vous attendés pas que la royne d’Angleterre, soit que je luy escrive, commande à celuy qui est_ par delà pour ses affaires de se departir de ses poursuictes contre moy ; . car quelque amitié qu’il y ait entre les princes, ils ne cedent gueres rien les uns aux aultres de ce qui importe à leur auctorité e’t grandeur, comme ceux qui font profit de tout ce qui se presente, sans avoir esgard à l’interest de leurs plus chers amys : ce que pratiquent les An- glois plus que toutes les aultres nations. Cest pourquoy il faut que ‘ vous trouviés vous—mesme remede au mal dont vous vous plaignés, \ sans l’attendre du commandement de la dicte royne, ny du consente- ment de ses ministres ; et n’endurés que les prerogatives de la han- niere de France soient communiquées aux dicts Anglois, vous oppo- sant formellement ou aultrement aux poursuictes qu’en fera le ministre _ de la dicte dame, l’amitié de laquelle e ne puis croire qu’ils veuillent par delà preferer a la mienne ; et quand ils le `feroient, j’aurois— grande - occasion de m’en plaindre, voire de m’en ressentir. J’ay, en despit de mes 'ennemys, repris ma ville dTAiniens. Ils ont assemblé toute leur puissance, et faict tous les efforts qu’ils ont peu pour 1n’en empescher, mais vainement et inutilement, grace à Dieu ; de sorte que la ville est maintenant en mon obeïssance. Non content de cela, si suis-je venu en leur comté d’Artois, et—me suis-je ` acheminé avec mon armée jusqu’aux portes d’Arras, en laquelle estoit et est encore le cardinal avec ses forces. Je l’ay appellé au combat a coups de canôn, mais il n’a osé comparoitre, encore que _j’aye demeuré I six heures entieres en presence de la dicte ville, si pres d’eux que les halles de leurs canons passoient par-dessus nos escadrons. J’ay depuis cela encore sejourné uni jour à quatre lieues d’eux, pour leur donner