Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/877

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. 855 - [1597.] - — 28'SEPTEMBRE. Cop. — B. N. Fonds Du Puy, Ms. 407, fol. 52 recto ; —*et Spppl. Tr. Ms. 1009-3. _ Imprimé. — Lettres de Henri IV et de plusieurs personnages célèbres, par A. Sixmxars, p, yg. i [A MADAME CATHERINE.] ` Ma chere sœur, Il faut que les desplaisirs talonnent tousjours les contentemens. Vous pouvés penser quel je debvois avoir du succes d’Amiens, et quel regret j’ay dans l’ame de voir le cours de ma bonne fortune arresté par un desbandement general de mon armée, qui, Yargent à la main, n’a sceu estre empesché, tant la legerete des F ran— çois est grande! Et Fexemple pernicieuse des grands a esté suivye. Je U ne me plains de personne, mais je me loue de peu. S’ils disent que je leur ay donné congé, me le debvoient-ils demander? J'avois jeudy i au soir cinq mille gentilzhommes ; samedy à midyje n’en ay pas cinq cens. De l’inl’anterie le desbandement est moindre, bien que tres grand. Le conseil avoit esté bien tenu, les resolutions bien prinses, les sub- jects de bien faire tres beaux, les soldats ennemys estonnez, leurs ‘ villes eflroyées ; mais qui, ainsy que Dieu, peut faire quelque chose de rien? Pour avoir la cognoissance de tout ce que dessus plus que , nul, et pour y estre plus interesse en Yhonneur et au proflict que . Q nul, j’en porte plus de regret. Je monte à chevalet vais faire reveue , de mes restes, puis prendre resolution de ce que fauray à faire ; de quoy je vous advertiray. Bonjour, ma chere sœur. Ceulx qui n'ont point esté à Amiens doibvent estre bien honteux. Juges que doibvent estre ceulx qui m’y ont laissé. Je vous baise cent mille fois. Ce XXV11jm° septembre. _ HENRY.