l’edict laict et verifie pour Yestablissement d’iceluy, ou s’il suflira d’en
surseoir et revoquer l’execution, seulement pour le regard de la dicte
ville, pour ne l’esnerver et rendre moins recevable aux aultres villes
et provinces ou il doibt estre execute et recognois que vous enten-
dés ; et est aussy necessaire qu’il ayt lieu. Toutesfois je remets le tout
à vostre meilleur advis, car enfin fentends que la dicte ville en soit
des chargée aux conditions que vous m’avés escriptes. Partant l’aites—en
faire les expeditions telles que vous jugerés estre pour le mieux, vous
repetant que je suis fort ayse de ceste resolution, et qu’elle est passée
sans faire assemblée generale, par vostre diligence et prudence et le
bon droict que le prevost des marchands y ai faict avec mes bons ser=
viteurs de la dicte ville, comme _i’escriray ce _iourd’l1uy au dict prevost
en particulier et aux dicts babitans en commun, et desire cependant
que vous leur faciés entendre. ~ '
Au demeurant, il est certain que le cardinal Albert est d’hier
arrivé en son armée, que le viel comte de Mansield y commande en
qualite de marescbal de oamp, et qulil s’approcbe de nous. Ce sera
pour essayer de jetter quelques gens dedans ceste ville ou pour en
assieger une aultre, car je ne puis croire que le dict cardinal me
veuille faire tant de bien que d’entreprendre de me combattre pour
i nous faire lever le siege. Touteslois en pensant faire l’un, peut-estre
il s’engagera à l’autre. Pour le moins je vous asseure que _je n’en
perdray l’occasion si elle s’oli’re, car je deflends et combats une si
juste cause, que je me promets que Dieu m’en donnera la victoire si .
nous en venons là; mais pour ce faire avec plus de seuretéi, il est
necessaire de faire advancer toutes les forces de cheval et de pied
que _i’ay mandées, dont je vous envoye un estat, allin que vous y te-
niés la main de vostre costé avec vostre accoustumée diligence.
Il est necessaire aussy queinous recevions les vingt mil escuz de
ma bonne ville de Paris, à temps pour pouvoir faire monstre à nos
Suisses, lesquels ont perdu des soldats despuis ce siege, comme ont
Faict les aultres, que l’on sera contrainct deileur payer jusqu’à ce qu’ils
ayent laict la dicte monstre. Partant, si les dicts deniers n’estoient
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