Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/853

Cette page n’a pas encore été corrigée
832
LETTRES MISSIVES


l’edict laict et verifie pour Yestablissement d’iceluy, ou s’il suflira d’en surseoir et revoquer l’execution, seulement pour le regard de la dicte ville, pour ne l’esnerver et rendre moins recevable aux aultres villes et provinces ou il doibt estre execute et recognois que vous enten- dés ; et est aussy necessaire qu’il ayt lieu. Toutesfois je remets le tout à vostre meilleur advis, car enfin fentends que la dicte ville en soit des chargée aux conditions que vous m’avés escriptes. Partant l’aites—en faire les expeditions telles que vous jugerés estre pour le mieux, vous repetant que je suis fort ayse de ceste resolution, et qu’elle est passée sans faire assemblée generale, par vostre diligence et prudence et le bon droict que le prevost des marchands y ai faict avec mes bons ser= viteurs de la dicte ville, comme _i’escriray ce _iourd’l1uy au dict prevost en particulier et aux dicts babitans en commun, et desire cependant que vous leur faciés entendre. ~ ' Au demeurant, il est certain que le cardinal Albert est d’hier arrivé en son armée, que le viel comte de Mansield y commande en qualite de marescbal de oamp, et qulil s’approcbe de nous. Ce sera pour essayer de jetter quelques gens dedans ceste ville ou pour en assieger une aultre, car je ne puis croire que le dict cardinal me veuille faire tant de bien que d’entreprendre de me combattre pour i nous faire lever le siege. Touteslois en pensant faire l’un, peut-estre il s’engagera à l’autre. Pour le moins je vous asseure que _je n’en perdray l’occasion si elle s’oli’re, car je deflends et combats une si juste cause, que je me promets que Dieu m’en donnera la victoire si . nous en venons là; mais pour ce faire avec plus de seuretéi, il est necessaire de faire advancer toutes les forces de cheval et de pied que _i’ay mandées, dont je vous envoye un estat, allin que vous y te- niés la main de vostre costé avec vostre accoustumée diligence. Il est necessaire aussy queinous recevions les vingt mil escuz de ma bonne ville de Paris, à temps pour pouvoir faire monstre à nos Suisses, lesquels ont perdu des soldats despuis ce siege, comme ont Faict les aultres, que l’on sera contrainct deileur payer jusqu’à ce qu’ils ayent laict la dicte monstre. Partant, si les dicts deniers n’estoient