ollrent assistance, et si j’use de quelque remede pour empescher qu'ils
J n’eclatent, ils me blasment et scandalisent, comme s’il procedoit de
faute d’aH’ection et de soin de la conservation de la religion catholi-
que ; et les aultres ont conceu une si grande deliance de moy, depuis
ma reconciliation avec le S'-Siege, l'arrivée en 1non Royaulme du legat __
et la negociation de la paix avec le roy d’Espagne, que je n’ay point _
de foy ny de parole assez fortes pour les asseurer ; de sorte qu’ils vont.
cherchant des seuretez en- eux mesmes, qui sont tres perilleuses.
Ces perplexitez sont incomprehensibles à ceulx de loin, parce
qu’elles sont deguisees par les mechans et prises diversement par les
simples et ignorans, auxquels souvent on adjouxte plus de foy qulà la
verité. `
Je suis contrainct de lascher quelques graces aux huguenots, pour
oster le moyen aux chefs de party et factieux de les esmouvoir, où je
fais plus que si j’y_ employois la force. Ils sont encore assemhlez à
Chastellerault, et n’en recois aulcune assistance en ce siege d’Amiens,
au grand retardement d’iceluy et.à mon tres grand regret.
J’ay represente au general des cordeliers, que je ne pouvois traicter
de paix sans les Estats et l’Al]glCl,€1`l`€, ayant six ou sept mil hommes
de pied defrayez par eulx ; qu’au dernier traicté du Chasteau en Cam-
hresis la cause de cette mesme royne, jà separée de l'Eglise, avoit
esté cmhrassée et debattue par les Espagnols mesmes, qui n’avoient
voulu traicter sans elle ; que les mesmes Espagnols faisoient tous les
jours rechercher par l’Empereur etpar aultres les Estats de s’accom-
moder avec eulx, leur oflrant toute sorte de liberté en leur religion
et aultres advantages. Je luy dis que si, aprés avoir adverty la royne
et les Estats de cettefproposition, je m’apercevois qu’ils refusassent
.d’y entend1 e, que alorsije traicterois sans eulx et ferois cognoistre à
Sa Saincteté que si je suis jaloux de ma foy et parole, je ne le suis
pas moins de la conservation de mon Estat. Mais s’il a esté loisible
aux Roys, mes predecesseurs, qui estoient les plus catholiques princes
_ de la terre, de dellendre et proteger les protestans contre l’amhition
de la maison d’Austriche, et les comprendre en leurs traictez sans en
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